5 Le jeu vidéo culte de Mojang a aujourd'hui le droit à son adaptation sur grand écran. Que vaut Minecraft, le film ? Voici notre critique, garantie sans spoilers. Commenter Présentation Uncharted, Super Mario Bros, le film, Five Nights at Freddy's, Sonic 3… Depuis plusieurs années, le jeu vidéo est le nouvel Eldorado du cinéma et les adaptations fleurissent. Ce n'était donc qu'une question de temps pour que l'un des titres vidéoludiques les plus populaires de l'Histoire soit porté sur grand écran. Minecraft, le film était très attendu par des générations de gamers, mais le “crafting” est-il réussi ? Voici notre critique, garantie sans spoilers. L'histoire du film Garrett, Henry, Natalie et Dawn sont soudainement projetés à travers un mystérieux portail menant à La Surface, un incroyable monde cubique qui prospère grâce à l’imagination. Pour rentrer chez eux, il leur faudra maîtriser ce monde tout en s’engageant dans une quête fantastique aux côtés de Steve, expert fabricateur. Cette aventure les poussera à être audacieux et développer leur créativité. Le film est l'adaptation du célèbre jeu vidéo sorti en 2011. © Warner Bros. Pictures / Legendary Pictures Notre critique Avec plus de 300 millions de ventes et 170 millions de joueurs actifs mensuels, Minecraft est sans conteste l'un marqueurs culturels majeurs du XXIe siècle. Un succès intarissable, qui tient notamment à la promesse initiale de son créateur Markus Persson et de Mojang Studio, qui ont placé l'imagination et la créativité au cœur de leur jeu. Il y a donc quelque chose de terriblement cynique que ce titre “bac à sable”, qui met autant en avant ces belles qualités, aboutisse aujourd'hui à une adaptation totalement dénuée de celles-ci. Car malheureusement, l'opportuniste Minecraft, le film est bien le bidon de lessive dénué d'âme que pouvaient redouter les fans. Emma Myers, Danielle Brooks, Sebastian Hansen et Jason Momoa dans Minecraft, le film. © Warner Bros. Pictures / Legendary Pictures Le carnage commence dès les premières minutes. Le spectateur se retrouve gavé par une introduction indigeste posant l'intrigue, les personnages et le simulacre d'enjeux via une tirade interminable. Un monologue tel un aveu d'échec, qui présente l'univers sans laisser le temps au public de le voir et comprendre par lui-même. On a ainsi la désagréable impression de lire le manuel du jeu avant d'avoir eu le plaisir d'avoir la manette en mains. Ce préambule donne la note d'intention du long-métrage. Minecraft, le film compte bien prendre le spectateur par la main tout du long, lui pavant la voie à chaque instant, expliquant tout sans laisser aucune place au mystère et à l'imagination, et annonçant ce qui va venir sans laisser le temps de le découvrir. Mauvaise nouvelle, parmi toutes les variantes que propose le jeu original, nous ne sommes définitivement pas en “mode aventure”, mais bien bloqués en “mode spectateur”. Minecraft, le film. © Warner Bros. Pictures / Legendary Pictures Ce parti pris d'une paresse abyssale et l'humour pipi-caca omniprésent suffiront à un jeune public sans doute ravi de voir tous les aspects de son jeu favori. Il faut dire que du crafting aux Creepers, en passant par les Piglins et les nombreux objets, on apprécie un univers Minecraft riche et fidèlement retranscrit, mais toujours coincé sur notre place de passager. Le film tente bien de donner un semblant d'épine dorsale à cet inventaire de références, de vagues thèmes à son histoire et de la substance à ses protagonistes, mais tout cela ne passe pas le stade du prétexte. Les personnages passent ainsi d'idiots à héros, d'ennemis à amis, sans le moindre respect pour la cohérence. On passera aussi sur tout l'arc narratif avec Jennifer Coolidge (The White Lotus), particulièrement gênant. Un scandale de “scénario” (notez les guillemets) qui aura tout de même nécessité six auteurs, rien que ça. Le casting principal de Minecraft, le film. © Warner Bros. Pictures / Legendary Pictures Ces héros bidimensionnels ne sont pas aidés par un casting venu gentiment prendre son chèque. Comme nous, Jason Momoa n'a pas envie d'être là, et seul Jack Black sauve l'ensemble en laissant libre cours à son personnage déluré dans un véritable show, entre chansons improvisées, petites danses et gimmicks bien connus. Les fans apprécieront. À la réalisation, Jared Hess (Napoleon Dynamite, Super Nacho), davantage habitué aux productions indépendantes, parvient bien à placer trois petites idées visuelles et des bouts de son univers dans ce gloubi-boulga sur fond vert, mais c'est trop peu pour raviver notre intérêt. Jack Black est Steve dans Minecraft, le film. © Warner Bros. Pictures / Legendary Pictures