Un influenceur américain a été interpellé par les autorités indiennes pour avoir tenté d’entrer en contact avec un peuple considéré comme l’un des plus retirés du monde. Mykhailo Viktorovych Polyakov, âgé de 24 ans, a débarqué sur l’île de North Sentinelles. Cette petite île est située dans le golfe du Bengale, à l’est de la péninsule indienne. Afin de tenter d’attirer l’attention de la population autochtone, il a sifflé pendant cinq minutes sur la plage, puis y a déposé une canette de coca et une noix de coco. Avant de repartir à bord de son embarcation. « Cela dépasse l’entendement d’être aussi imprudent » « Cela dépasse l’entendement que quelqu’un puisse être aussi imprudent et idiot », estime Caroline Pearce, directrice de Survival International au Royaume-Uni. L’ONG se consacre à défendre les peuples autochtones à travers le monde. « Les actes de cette personne n’ont pas seulement mis en danger sa propre vie, mais aussi la vie de l’ensemble du peuple des Sentinelles. Il est désormais bien connu que les peuples non contactés ne sont pas immunisés contre les maladies extérieures courantes telles que la grippe ou la rougeole, qui pourraient les anéantir. » Il est illégal pour les étrangers comme pour les Indiens de voyager à moins de 5 km des îles. Ces mesures sont prises pour protéger ses habitants et leur permettre de conserver leur mode de vie. « Partout dans le monde, les peuples autochtones non contactés subissent une invasion de leurs terres d’une ampleur alarmante, s’alarme Caroline Pearce. D’innombrables peuples non contactés en Amazonie sont envahis par les bûcherons et les orpailleurs. » « Le citoyen américain a été présenté devant un tribunal local après son arrestation et est désormais en garde à vue pour trois jours afin de procéder à un interrogatoire complémentaire », a déclaré le responsable de la police d’Andaman-et-Nicobar. En 2018, John Allen Chau, un missionnaire, lui aussi originaire des Etats-Unis, avait été tué par les Sentinelles après avoir débarqué sur leur île pour tenter de les convertir au christianisme. Personne, pas même les autorités, n’ayant le droit de se rendre sur l’île, son corps n’avait jamais été retrouvé.