Beaucoup de bruit pour pas grand-chose. Après moult tergiversations et une commission mixte paritaire, l’Assemblée nationale a voté mercredi 9 avril, puis le Sénat ce jeudi 10 avril, pour le maintien de l’encadrement des réductions sur les produits d’hygiène et de beauté (DPH) jusqu’en 2028. Un dispositif, en vigueur depuis mars 2024, que la grande distribution souhaitait torpiller afin de pouvoir proposer des «super promotions» dans ses rayons droguerie, parfumerie et hygiène. Le seuil a néanmoins été relevé de 34 à 40 % du prix de vente aux consommateurs (ou une augmentation de la quantité vendue équivalente). Le débat sur le prolongement ou non de ce dispositif prévu par la loi Descrozaille (Egalim 3) a viré à la bataille rangée. L’ancien ministre de l’Agriculture, le député Ensemble Stéphane Travert, avait d’abord déposé cette proposition de loi avec le député LR Julien Dive, le 13 février, afin de prolonger le relèvement du seuil de revente à perte et l’encadrement des promotions pour l’alimentaire qui devait prendre fin au 15 avril. C’est à l’occasion de ce texte que les députés proposaient de supprimer, dans le même temps, le plafonnement des promotions pour les produits de droguerie, parfumerie et hygiène qui devait prendre fin en 2026. Dans l’exposé des motifs, les députés justifiaient cette mesure en reprenant les arguments de la grande distribution, à savoir une plus grande marge de manœuvre pour proposer des prix bas et soutenir le pouvoir d’achat. Mais, au moment de présenter de l’examen en commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, le 11 mars, revirement : le rapporteur Stéphane Travert proposait finalement de maintenir le dispositif jusqu’à sa date initiale (2026).