C’est une énième attaque sur l’Ukraine. Mais par son ampleur et son contexte - elle est survenue lors de la célébration de la fête religieuse des Rameaux -, celle-ci a suscité une indignation généralisée dans la communauté internationale. Pour la Maison Blanche, cette frappe russe qui a fait au moins 34 morts dimanche 13 avril à Soumy, dans le nord-est de l’Ukraine, constitue «un rappel clair et brutal de la raison pour laquelle les efforts du président Donald Trump visant à essayer de mettre fin à cette terrible guerre surviennent à un moment crucial», a fait savoir dans un communiqué le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, Brian Hughes, dans la nuit de dimanche à lundi. De son côté, le président américain qualifie «de terrible» ce bombardement ayant visé l’Ukraine, sans toutefois incriminer la Russie. «On m’a dit qu’ils ont fait une erreur. Mais je pense que c’est une chose horrible», a déclaré le président des Etats-Unis à des journalistes, à bord de l’avion présidentiel Air Force One. Interrogé sur cette «erreur», celui-ci a répondu de façon énigmatique : «ils ont fait une erreur […] vous allez devoir leur poser la question», sans préciser à qui il faisait référence. Invitation de Zelensky Le président ukrainien a de son côté appelé Donald Trump à se rendre en Ukraine pour constater la dévastation laissée par l’agression russe, dans une interview diffusée dimanche par la chaîne de télévision américaine CBS. L’entretien, pour l’émission 60 Minutes, a été enregistré avant la frappe russe qui a fait dimanche au moins 34 morts à Soumy, dans le nord-est de l’Ukraine. S’adressant indirectement au président américain, Volodymyr Zelensky a déclaré : «S’il vous plaît, avant de prendre toute décision, avant toute forme de négociation, venez voir les gens, les civils, les combattants, les hôpitaux, les églises, les enfants, détruits ou morts. Venez, voyez et ensuite avançons avec un plan pour mettre fin à la guerre. Vous comprendrez ce que Poutine a fait». Depuis son retour à la Maison Blanche fin janvier, Donald Trump a engagé des pourparlers avec Moscou, contournant l’Ukraine et les Européens, mais sans parvenir jusqu’à présent à convaincre son homologue russe Vladimir Poutine d’accepter une trêve dans les combats. Alors que le président américain a récemment semblé perdre patience vis-à-vis de Moscou, Volodymyr Zelensky a estimé que «l’on ne peut pas faire confiance à Poutine». Des visites «de propagande» «Je l’ai dit au président Trump à de nombreuses reprises […] : Poutine n’a jamais voulu arrêter la guerre. Il n’a jamais voulu que nous soyons indépendants. Poutine veut nous détruire complètement», a-t-il affirmé. Lors de l’algarade qu’il avait subie fin février à la Maison Blanche, le vice-président américain JD Vance l’avait accusé d’organiser des visites de «propagande» en Ukraine. Volodymyr Zelensky a une nouvelle fois démenti cette accusation sur CBS et assuré qu’une visite de son homologue américain se ferait «sans préparation». «Ce ne sera pas du théâtre […] Vous pouvez aller où vous voulez, dans n’importe quelle ville qui a subi une attaque». Interrogé sur les propos de Donald Trump, qui l’avait traité de «dictateur» et avait estimé que Kiev avait déclenché la guerre, le président ukrainien a déploré que «le point de vue russe soit prévalent aux Etats-Unis». «Cela est révélateur de l’influence énorme de la politique d’information russe en Amérique, sur la politique des Etats-Unis et sur le personnel politique», a-t-il regretté.