Gisèle Pelicot va porter plainte contre Paris Match, a-t-on appris ce jeudi 17 avril par la voix de son avocat. Dans sa dernière édition, parue jeudi, le magazine a diffusé des «photos volées» de la septuagénaire, devenue une icône féministe à la suite du procès des viols de Mazan. «A chaque fois que l’intimité de la vie privée de notre cliente sera atteinte, on va réagir et faire condamner», a déclaré Me Antoine Camus. Il assure que «sur le plan judiciaire, la riposte va se faire» contre le magazine. Sur les sept photographies, Gisèle Pelicot apparaît accompagnée d’un homme présenté comme son nouveau compagnon, déambulant dans les rues de la localité où elle réside désormais, selon Paris Match. «Sur le fond, c’est très choquant vu qu’il s’agit de l’histoire d’une femme dont le consentement a été nié pendant dix ans et dont le calvaire a été rappelé par les quelque 3 000 photos et vidéos prises à son insu. Or faire l’objet après ça d’une paparazzade, c’est n’avoir rien compris à ces quatre mois de procès ! s’est ému Me Camus. C’est extrêmement décevant car ils se désintéressent du message porté par Gisèle Pelicot. La question du consentement et du libre arbitre, ils s’en fichent.» La septuagénaire, qui pendant une décennie avait subi des dizaines de viols par son ex-mari qui l’avait préalablement sédatée, et d’au moins une cinquantaine d’inconnus recrutés par celui-ci sur Internet, a fait face pendant quatre mois à ses agresseurs devant la cour criminelle de Vaucluse entre septembre et décembre. Elle est devenue une icône féministe, notamment après avoir permis un procès public en refusant le huis clos, afin que la «honte change de camp» et ne pèse plus sur les épaules des victimes de viols.