Cette jeune femme documentait depuis Gaza le quotidien des Palestiniens en l’absence de médias étrangers pour suivre la guerre entre le Hamas et Israël. INTERNATIONAL - Sélectionnée au Festival de Cannes et tuée dans la même semaine. C’est le destin tragique de la photojournaliste palestinienne Fatima Hassouna dont la mort, survenue mercredi, a été annoncée ce jeudi 17 avril, comme le rapporte Le Monde. La jeune femme, qui occupe le rôle principal du documentaire Put Your Soul On Your Hand And Walk de la réalisatrice Sepideh Farsi, avait appris la veille de sa mort la sélection au Festival de Cannes de ce long-métrage retraçant son combat pour documenter le quotidien des Palestiniens à Gaza depuis le 7 octobre 2023, malgré les entraves de l’armée israélienne. Mercredi, Fatima Hassouna et dix membres de sa famille ont été tués dans une frappe israélienne sur leur maison dans le quartier d’Al-Tuffah, au nord de Gaza. Invitée à réagir auprès du journal Le Monde, l’armée israélienne indique seulement avoir ciblé « un membre du Hamas » impliqué « dans des attaques contre des soldats et des civils israéliens », assurant « avoir pris des précautions pour éviter des victimes civiles ». La projection de ce documentaire sur la Croisette au mois de mai s’annonce particulièrement forte. D’autant que la réalisatrice iranienne avait pris le temps de documenter le travail de Fatima Hassouna après un an d’échanges vidéo entre les deux femmes. Un projet que sa créatrice présente comme « une fenêtre, ouverte par le miracle d’une rencontre avec Fatima, qui m’a permis de voir des fragments du massacre en cours des Palestiniens ». Surnommée « Fatem », Fatima Hassouna est ainsi devenu les « yeux » de la réalisatrice à Gaza. Et Sepideh Farsi « un lien entre (Fatima) et le monde extérieur ». Car au départ, elle avait entendu parler par hasard de Fatima Hassouna, une « jeune photographe brillante et talentueuse », après avoir été refoulée de Gaza et alors qu’elle filmait des réfugiés palestiniens dans la capitale égyptienne. « Fatem était un soleil », a-t-elle confié au quotidien français ce jeudi. « On avait un pacte : je ne lui cachais rien et je lui disais où j’étais – à Cannes, à Montréal, à Nancy – et je lui envoyais des photos. Et elle partageait avec moi ses peurs, les ravages, les restrictions. J’ai vu en direct des frappes autour de Fatem, j’entendais son cri. Je me demandais si elle allait reprendre le téléphone portable qui venait de tomber de sa main après les bombardements », s’est-elle souvenue au sujet de ces longs mois d’échanges pour rendre compte d’une situation humanitaire désespérée. « Les bouts de pixels et de sons échangés entre nous sont devenus le film », résume également la réalisatrice iranienne, qui s’est aussi fendue d’une longue tribune dans Libération pour évoquer la disparition de la protagoniste de son documentaire. « Ce n’est plus le même film que nous allons porter, soutenir et présenter dans toutes les salles, en commençant par Cannes », a de son côté regretté dans un communiqué l’Association du cinéma indépendant pour sa diffusion (Acid), qui projette le documentaire dans le cadre de sa sélection au festival. La mort de Fatima Hassouna vient s’ajouter à celle de près de 200 journalistes et membres de médias palestiniens tués depuis le début de l’offensive israélienne dans l’enclave palestinienne, presque entièrement détruite après 18 mois de guerre. Une « hécatombe d’une magnitude jamais vue », comme le soulignait encore lundi une tribune publiée dans L’Humanité et signée par de très nombreux médias français. À voir également sur Le HuffPost : La lecture de ce contenu est susceptible d’entraîner un dépôt de cookies de la part de l’opérateur tiers qui l’héberge. Compte-tenu des choix que vous avez exprimés en matière de dépôt de cookies, nous avons bloqué l’affichage de ce contenu. Si vous souhaitez y accéder, vous devez accepter la catégorie de cookies “Contenus tiers” en cliquant sur le bouton ci-dessous. plus : Inscrivez-vous aux newsletters du HuffPost et recevez par email les infos les plus importantes et une sélection de nos meilleurs articles En vous inscrivant à ce service, vous acceptez que votre adresse mail soit utilisée par le Huffington Post, responsable de traitement, pour la gestion de votre inscription à la newsletter. Conformément à la loi du 06/01/1978 modifiée et au Règlement européen n°2016/679/UE du 27/04/2016, vous bénéficiez d’un droit d’accès, de modification, de portabilité, de suppression et d’opposition au traitement des informations vous concernant, que vous pouvez exercer auprès de dpo@groupelemonde.fr. Pour tou