Jonathan Pedneault espère "un peu de justice" face à la Commission des débats

Le cochef du Parti vert du Canada, Jonathan Pedneault, espère « retirer un peu de justice » en se tournant vers la Cour fédérale pour contester son exclusion des débats des chefs de la semaine dernière. Vendredi matin, devant des raffineries de l’est de Montréal, M. Pedneault a été appelé à commenter le dépôt, la veille, d’une demande de contrôle judiciaire par sa formation politique contre la Commission des débats des chefs. « On espère retirer un peu de justice. Je n’ai pas grand-chose d’autre à dire. C’est une affaire qui est devant les tribunaux, donc on va laisser le cours de la justice se faire. […] Il est absolument essentiel que cela ne se reproduise plus jamais », a-t-il déclaré en conférence de presse. Le cochef exige toujours la démission de la commission. « Je trouve ça déplorable ce qui s’est produit la semaine dernière », a-t-il affirmé. Moins de 12 heures avant le premier débat qui avait lieu en français le 16 avril dernier, la commission a désinvité les verts. Elle soutenait que le parti ne respectait finalement pas deux des trois critères établis pour obtenir l’invitation. Le problème se situait dans le nombre de candidatures, qui étaient inférieures au seuil nécessaire. Dans sa contestation, le Parti vert dit avoir fourni à la commission, le 31 mars, une liste de 340 candidats endossés, ce qui correspond à plus de 90 % des circonscriptions fédérales. Environ deux semaines plus tard, Élections Canada a publié une liste des candidats confirmés qui ne contenait que 232 candidatures des verts. La formation politique indique que plusieurs raisons expliquent l’écart entre le nombre de candidats endossés et le nombre de ceux confirmés. Elle évoque que, pour la grande majorité des candidats, « c’était le résultat de difficultés inhabituelles » pour obtenir le nombre requis de signatures appuyant leur candidature. M. Pedneault a déploré vendredi la décision de dernière minute de la commission, empêchant le parti, selon lui, de déposer une injonction. « L’injonction nous aurait éventuellement permis d’avoir des négociations avec la commission et éventuellement être sur les débats, mais c’était trop tard. Et ça, c’est fait sans doute d’une manière qui visait à nous empêcher de faire une injonction, a-t-il accusé. On verra ce que la cour décidera. » Le dirigeant politique s’est par ailleurs désolé de voir le dossier de l’environnement quasi absent des débats des chefs. « On a eu 20-30 minutes de discussions entre quatre individus qui discutaient de qui avait le plus gros pipeline. Je pense que les Canadiens auraient bien aimé entendre des voix alternatives sur la question environnementale », a commenté M. Pedneault. Une « taxe spéciale » pour la décontamination À l’occasion de son point de presse, il était entouré de deux de ses candidats de Montréal, Olivier Huard, qui brigue les suffrages dans La Pointe-de-l’Île, et Jacob Pirro, qui se présente dans Hochelaga–Rosemont-Est. Par la voix de M. Huard, les verts ont appelé vendredi matin à faire payer les « pollueurs pour les dégâts qu’ils créent ». Le parti propose notamment d’instaurer une « taxe spéciale » pour la décontamination de terrains à vocation industrielle délaissés. Une manière d’avoir les fonds « avant même qu’une compagnie s’en aille », a expliqué M. Huard. « Pour éviter les sites orphelins, on veut que l’argent soit déjà prêt d’avance pour réhabiliter les sols », a-t-il mentionné. MM. Huard et Pirro ont été reconnus coupables d’infractions en lien avec leur participation au blocage du terminal pétrolier de Valero à Montréal-Est, en 2022. Les deux hommes devraient connaître leur peine lundi prochain, jour du vote des élections fédérales, tout comme les huit autres activistes qui ont été accusés en lien avec cette action. M. Pedneault a souligné ce fait concernant les deux candidats. Il les a décrits comme des hommes « courageux » et il a dénoncé un système judiciaire qui, d’après lui, « s’entête à vouloir nous faire croire que défendre la planète est un crime ».