Près de 400 000$ en moins à Tracadie pour la construction de logements

Cliquer pour envoyer un lien par e-mail à un ami(ouvre dans une nouvelle fenêtre) Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre) Cliquer pour partager sur Bluesky(ouvre dans une nouvelle fenêtre) Cliquer pour partager sur X(ouvre dans une nouvelle fenêtre) En mars 2024, le gouvernement fédéral annonçait qu’il accordait 2,5 millions $ à Tracadie pour financer la construction de logements. Des retards dans le lancement des chantiers viennent de faire perdre près de 400 000$ à cette municipalité. Tracadie tente actuellement de presser le pas. Mercredi, le conseil municipal discutait des nombreuses parties de son territoire où le zonage doit être modifié pour permettre la construction d’édifices multifamiliaux. L’opposition des citoyens a semé le doute au sein du conseil. Une conseillère a même proposé de refuser les changements proposés. Le maire a alors rappelé que la subvention gouvernementale de Tracadie venait d’être amputée de 400 000$ et que retarder la construction de logements pourrait encore réduire ce financement. L’argent promis à Tracadie vient du Fonds pour accélérer la construction de logements. Et accélérer veut dire accélérer: un mot qui ne rime définitivement pas avec retards. Vendredi, en entrevue avec l’Acadie Nouvelle, le maire de Tracadie, Denis Losier a expliqué que divers facteurs ont joué contre sa municipalité. L’an dernier, le directeur général, Roger Robichaud, a remis sa démission, et son remplaçant dut se familiariser avec les affaires courantes avant d’entreprendre des projets d’importance. En outre, retenir les services d’une firme de consultant pour s’occuper du programme ne fut pas non plus aisé. Plusieurs n’étaient pas disponibles. Et enfin, que dire des questions de zonage? «Le rezonage, a rappelé le maire de Tracadie, ce n’est pas un processus qui se fait en une semaine. Pour parvenir à une demande de rezonage, il fallait qu’il y ait une inspection sur le territoire et trouver quels terrains sont disponibles, quels terrains ne sont pas occupés.» «Juste un rezonage, quand ça va bien, ça peut prendre jusqu’à six mois», a-t-il ajouté. Selon M. Losier, les critères liés à la mise en vigueur du programme sont trop sévères et ne tiendraient pas compte des réalités rurales, entre autres parce qu’il est exigé que les logements soient construits près des services. À Tracadie, il faudra donc construire essentiellement au centre-ville. «Les critères sont très pointus, a déploré M. Losier. Oui, on reçoit l’argent du fédéral, mais on dirait qu’ils (les fonctionnaires) ne considèrent pas que dans nos régions rurales ce n’est pas évident de faire du rezonage dans des endroits où, pendant 40, 50 ans, ça a toujours été du résidentiel unifamilial.» Cependant, tout semble maintenant s’engager dans la bonne voie. Le maire de Tracadie a estimé qu’en 2025 une cinquantaine de logements seront construits dans sa municipalité. À Caraquet: un boni de 279 000$ Le malheur des uns fait le bonheur des autres, dit un vieux proverbe bien connu. Alors que Tracadie cherche à rattraper le temps perdu, les choses vont rondement à Caraquet. Le maire Bernard Thériault a expliqué à l’Acadie Nouvelle, lors d’une entrevue, vendredi, que sa municipalité a atteint ses objectifs. Et tandis que la subvention de Tracadie était réduite, celle de Caraquet fut au contraire… «bonifiée»! «Avant Noël, a raconté M. Thériault, la société d’habitation fédérale nous a dit qu’il y avait des restants d’argent dans la boîte et qu’elle allait trouver un mécanisme pour le redistribuer, basé sur les performances. On a été bonifiés de 10%, ce qui nous a donné 279 000$.» «On sait que Tracadie a perdu 400 000$ et que nous, on a gagné 279 000$, a-t-il repris, mais ce n’est pas un rapport direct. Je pense que c’est toute l’enveloppe néo-brunswickoise qui a permis un mouvement.» Caraquet affectera la somme supplémentaire à des travaux d’infrastructure, «ce qu’on n’avait pas fait dans la première ronde», a expliqué M. Thériault. Ces derniers temps, il se construit une dizaine de logements par an à Caraquet. En 2024, ce chiffre a quadruplé. «Si l’on enlève les dix logements qui étaient notre référence de base, on a effectivement atteint nos objectifs de 30 nouveaux logements», a conclu M. Thériault. Et en 2025, tout laisse croire qu’au moins 50 logements s’ajouteront au paysage. À Campbellton, pas de retard non plus La Ville de Campbellton a pour sa part obtenu une subvention de 4,5 millions $. En raison de sa taille, elle a des objectifs élevés. En trois ans, elle espère voir construire 200 logements. Pour le maire Jean-Guy Lévesque, tout va comme prévu. Le programme fédéral est respecté. «On a fait notre premier rapport d’étapes et on a reçu notre deuxième dépôt, je dirais, en février, cette année. Donc ça va bien. On n’a pas eu de délai ni de pénalité.» Les besoins sont grands, a -t-il indiqué à l’Acadie Nouvelle, vendredi. Une étude réalisée par Richard Saillant a révélé que pour combler la demande, Campbellton devra construire plus d’une centaine de logements par an au cours des cinq prochaines années. «On parle de 500 logements, et nous, on va en construire 200. Il y a encore un manque à gagner», a reconnu M. Lévesque, qui a précisé que bien des gens qui voudraient vivre dans sa municipalité sont contraints de s’établir ailleurs.