Aux Etats-Unis, le FBI arrête une juge du Wisconsin pour "entrave" à l'arrestation d'un migrant

La juge Hannah Dugan est poursuivie pour deux délits fédéraux, entrave et dissimulation d'individu. Son avocat a déclaré que son arrestation "n'avait pas été faite dans un souci de sécurité publique". La police fédérale américaine a arrêté une juge en plein tribunal pour entrave à une opération d'arrestation d'un migrant, a annoncé vendredi 25 avril le directeur du FBI, ce qui marque une escalade dans le bras de fer engagé par l'administration Trump avec l'appareil judiciaire. "Juste à l'instant, le FBI a arrêté la juge Hannah Dugan à Milwaukee, dans le Wisconsin", un Etat de la région des Grands lacs, a déclaré sur X Kash Patel, avant de supprimer puis de republier son message. Une porte-parole de l'agence fédérale des Marshals, chargée notamment de la protection de l'institution judiciaire et de la recherche de fugitifs, a confirmé à l'AFP que la juge avait bien été arrêtée par le FBI à 08h30 heure locale (15h30 à Paris), vendredi. L'administration Trump "envoie un message très fort" Hannah Dugan est poursuivie pour deux délits fédéraux, entrave et dissimulation d'individu, selon l'acte de mise en accusation publié par une cour du Wisconsin. "Nous estimons que la juge Dugan a intentionnellement détourné des agents (de la police de l'immigration) de l'individu devant être arrêté dans son tribunal (...) permettant à l'individu, un migrant clandestin, d'échapper à l'arrestation", a-t-il ajouté, précisant que le migrant avait finalement bien été arrêté après une poursuite à pied. "Nous envoyons un message très fort aujourd'hui", a déclaré la ministre de la Justice Pam Bondi, dans une interview avec la chaîne Fox News. "Si vous protégez un fugitif, peu importe qui vous êtes, si vous en aidez un (...) nous vous traquerons et nous vous poursuivrons en justice. Nous vous trouverons", a-t-elle ajouté. Selon le Milwaukee Journal Sentinel, la magistrate âgée de 65 ans a été arrêtée dans l'enceinte du tribunal et a brièvement comparu vendredi devant un juge. Son avocat, cité par le journal, a déclaré que son arrestation "n'avait pas été faite dans un souci de sécurité publique". Plusieurs élus démocrates ont exprimé leur indignation.