Le pape François repose en paix dans la basilique Saint-Pierre au Vatican par Joshua McElwee, Crispian Balmer et Philip Pullella Des chefs d'Etat et de gouvernement, des souverains régnants et une foule de fidèles rendront un dernier hommage au pape François samedi lors des funérailles qui se tiendront sur le parvis de la place Saint-Pierre de Rome. Le président américain Donald Trump, qui s'est attiré les critiques du pape François en raison de ses politiques anti-immigration, assistera aux funérailles, tout comme son homologue français Emmanuel Macron. Le pape François, qui plus qu'aucun de ses prédécesseurs a bouleversé les usages de la papauté moderne, l'éloignant de ses usages et de ses fastes traditionnels pour la rapprocher des plus pauvres, est décédé lundi à l'âge de 88 ans des suites d'un accident vasculaire cérébral (AVC). La dépouille du souverain pontife défunt est exposée depuis mercredi à la basilique Saint-Pierre pour permettre aux fidèles de se recueillir. Quelque 250.000 personnes ont rendu un dernier hommage à l'évêque de Rome au cours des trois derniers jours. Le cercueil du pape François sera transporté samedi sur le parvis de la basilique, juste devant l'autel où se tiendra le cardinal Giovanni Battista Re qui présidera la messe des funérailles. Des chefs d'Etat, des souverains régnants et de nombreuses délégations étrangères seront présents samedi aux funérailles. En plus de ces invités de marque, des centaines de milliers de fidèles devraient assister aux obsèques, qui commenceront à 10h00 (8h00 GMT) samedi. La police italienne s'est préparée pour l'une des opérations de sécurité les plus complexes de ces dernières décennies. Les délégations officielles seront assises dans une section située à droite de l'autel, sur les marches menant à la basilique Saint Pierre. Le pape François étant né en Argentine, c'est Javier Milei, le président argentin, qui sera assis au premier rang. Elu en 2013 après la démission de Benoît XVI, qui entendait au contraire renouer avec une tradition qui s'étiolait depuis le concile Vatican II, François fut le premier pape argentin et le premier non-européen depuis 1.300 ans. Accueilli avec méfiance par une curie qu'il s'était engagé à réformer, le pape François sut très rapidement se faire des ennemis au sein du clergé catholique, aux Etats-Unis notamment où ses prises de position jugées progressistes ont heurté de nombreux cardinaux. Ses positions en faveur d'un dialogue interreligieux et pour la paix, ainsi que pour les plus marginalisés, notamment les migrants, ont toutefois fait de François un pape éminemment populaire, capable d'attirer des foules immenses lors de ses nombreux voyages à l'étranger. "François a laissé à tous un merveilleux témoignage d'humanité, de vie sainte et de paternité universelle", peut-on lire dans un résumé officiel de son pontificat, rédigé en latin et placé à côté de son corps. Le souverain pontife défunt aura toutefois souvent crispé la frange la plus conservatrice du catholicisme qui a rejeté ses efforts pour rendre l'Eglise plus transparente, tandis que ses appels à mettre fin aux conflits, aux divisions et au capitalisme rampant sont souvent restés lettre morte. ROMPRE AVEC LA TRADITION Le pape François, qui s'est efforcé durant son pontificat d'apporter une touche d'humilité à sa haute fonction de chef de l'Eglise catholique, a prévu une cérémonie d'adieu très éloignée du faste traditionnel du Vatican, optant pour des funérailles et un enterrement plus simples. Alors que les funérailles du pape Jean-Paul II en 2005 avaient duré trois heures, la cérémonie de samedi devrait durer 90 minutes. François a également demandé à être enterré dans un simple cercueil en bois et il sera inhumé à Sainte-Marie-Majeure, une première depuis le pape Clément IX en 1669, ses défunts successeurs ayant été inhumés dans la crypte de la basilique Saint-Pierre. Le dernier pape à avoir été enterré en dehors du Vatican a été Léon XIII, décédé en 1903. Dans son testament, François a demandé à être enterré "en pleine terre, simplement, sans décoration particulière" et avec la seule inscription de son nom papal en latin : Franciscus. L'Italie a fermé l'espace aérien au-dessus de Rome et a mobilisé des forces supplémentaires, avec des missiles antiaériens et des navires d'escorte pour assurer la sécurité de l'événement. Le conclave, assemblée réunissant les cardinaux chargés d'élire le successeur du défunt pape, ne devrait quant à lui ne pas se tenir avant le 6 mai, jour où les catholiques français célébreront Sainte Prudence. 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