Singh a pensé à se retirer après une " menace crédible " à sa vie en 2023

Singh a pensé à se retirer après une « menace crédible » à sa vie en 2023 (London) Le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Jagmeet Singh, affirme avoir envisagé de démissionner après avoir été informé d’une « menace crédible » contre sa vie en décembre 2023. David Baxter La Presse Canadienne M. Singh a fait cette révélation aux journalistes lors d’une étape de sa campagne à London, en Ontario, alors qu’il se bat pour son avenir politique avant le vote final de lundi. M. Singh a indiqué que la GRC l’avait averti de la menace et l’avait placé, lui et sa famille, sous une protection policière renforcée fin 2023 et début 2024. Il a confié que penser aux conséquences de cette menace pour sa famille était troublant. « J’ai reçu un avis qu’il y avait une menace crédible sur ma vie. Je le dis comme ça aujourd’hui, mais à l’époque, quand quatre agents de la GRC étaient dans la maison et qu’ils ont partagé cette information, j’étais plein de peur pour ma famille, pour ma conjointe, qui était enceinte, et pour ma petite fille », a-t-il affirmé. À l’époque, sa femme, Gurkiran Kaur Sidhu, était enceinte de leur deuxième fille. Sa fille aînée avait alors presque deux ans. Pendant les premiers jours, je suis resté au sous-sol parce qu’on m’avait conseillé de rester loin des fenêtres, a-t-il raconté. C’était assez grave. Jagmeet Singh, chef du NPD Le chef du NPD a dit avoir discuté avec sa conjointe et finalement décidé de rester en poste, car « il y avait encore beaucoup de travail » et que le programme de soins dentaires, que le parti avait poussé les libéraux à mettre en œuvre, en était à ses débuts. M. Singh a indiqué que la GRC n’a pas précisé l’origine des menaces, mais qu’elles provenaient d’un gouvernement étranger. De la protection pour plusieurs députés et ministres M. Singh était l’un des nombreux députés et ministres à avoir bénéficié de la protection de la GRC en 2023. La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, bénéficie d’une protection constante depuis plus d’un an. L’ancien ministre de la Protection civile Harjit Sajjan a bénéficié d’une protection de la GRC pendant plusieurs mois en 2023 et 2024, tout comme la cheffe adjointe du Parti conservateur, Melissa Lantsman. PHOTO DARRYL DYCK, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE L’ancien ministre de la Protection civile Harjit Sajjan Aucun d’entre eux, y compris M. Singh, n’a jamais voulu parler des menaces. Le renforcement des mesures de sécurité pour ces quatre personnes a coïncidé avec la montée des menaces au Canada après l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre et la guerre qui a suivi à Gaza, ainsi qu’avec les accusations du Canada contre des agents de l’État indien relativement au meurtre d’un dirigeant sikh canadien. La protection permanente de la GRC est offerte au premier ministre et au gouverneur général, tandis que les autres chefs de parti, ministres et députés peuvent en bénéficier au besoin. Le coût de la protection des députés, à l’exception du premier ministre, a considérablement augmenté ces dernières années. M. Singh a été interrogé à l’époque sur le dispositif de protection qui l’entourait, mais il n’a pas souhaité en parler. Sa porte-parole a déclaré à La Presse Canadienne en 2024 que le parti suivait les « recommandations qui nous sont fournies ». M. Singh dit maintenant partager son histoire après avoir entendu des citoyens ordinaires en campagne électorale qui s’inquiètent de l’ingérence étrangère et des menaces qui pèsent sur eux. « Au cours de cette campagne, des récits personnels ont fait surface, des histoires ont été racontées, montrant à quel point des gens ordinaires sont ciblés, a déclaré M. Singh. Après de nombreuses tentatives de persuasion, j’ai pensé qu’il était important de souligner la gravité et le danger des ingérences étrangères. » Le premier ministre Justin Trudeau a pris la parole à la Chambre des communes le 19 septembre 2023 et a accusé le gouvernement indien d’être impliqué dans le meurtre d’un militant sikh, Hardeep Singh Nijjar. Il a été abattu alors qu’il était assis dans son camion dans le stationnement de son gurdwara local (un lieu de culte sikh) à Surrey, en Colombie-Britannique, le 18 juin 2023. Hardeep Singh Nijjar était un organisateur clé de référendums non officiels pour un État sikh indépendant en Inde et était considéré par le gouvernement indien comme un terroriste. Trois ressortissants indiens, tous dans la vingtaine, sont accusés de meurtre au premier degré et de complot en vue de commettre un meurtre. Lorsque le chef néo-démocrate s’est rendu dans un gurdwara à Saskatoon le 9 avril pour rencontrer des membres de la communauté sikhe locale, plusieurs questions lui ont été posées sur l’ingérence étrangère. « J’hésitais beaucoup à le faire par le passé, mais je pensais que ce serait l’occasion, avec la tribune dont je dispose, de faire valoir la gravité de la situation », a déclaré M. Singh. M. Singh fait cette révélation à deux jours du scrutin. Son parti accuse un lourd retard dans la plupart des sondages et risque de perdre son statut de parti officiel après le vote de lundi. Pat McDonell, sergent d’armes à la Chambre des communes, a déclaré à un comité de la Chambre en mai 2024 que le harcèlement à l’encontre de députés avait augmenté de 800 % au cours des cinq dernières années. La plupart de ces actes, a-t-il précisé, se produisent sur les réseaux numériques, mais ils se produisent aussi en personne.