Attaques contre des prisons : "Les agents sont un peu apaisés" par les interpellations, selon Force Ouvrière Justice

"Les agents sont un peu apaisés de voir que la justice a fait son œuvre", confie lundi 28 avril sur franceinfo Ahmed Saïh, délégué adjoint national du syndicat Force Ouvrière Justice et surveillant depuis 15 ans lors des extractions judiciaires. Il réagit à la vaste opération menée à l’aube dans plusieurs régions de France, au cours de laquelle au moins 25 personnes ont été interpellées dans le cadre de l’enquête sur les récentes attaques coordonnées contre des établissements pénitentiaires et des surveillants. Plusieurs personnes, soupçonnées d'être instigatrices de ces attaques, purgeaient des peines de prison. "Ce qui m'inquiète un petit peu plus, ce sont les personnes détenues qui ont dû être extraites et placées en garde à vue. Il y a encore des efforts à mener au centre de détention. Ce n'est pas tout à fait sous cloche", déplore-t-il. Le garde des Sceaux, Gérald Darmanin souhaite rassembler les narcotrafiquants les plus dangereux de France dans des prisons de haute sécurité. Aujourd'hui, certains d'entre eux gèrent leur trafic de leur cellule. "Les livraisons par drones s'enchaînent la nuit. Certains détenus disposent de trois, quatre, cinq smartphones. On peut en saisir un, mais il y en a quatre à côté. On ne peut pas mettre des brouilleurs de téléphones partout, c'est techniquement impossible", assure-t-il. "On a besoin de mettre ces établissements sous cloche, de les isoler de l'extérieur", ajoute-t-il. La loi sur le narcotrafic a été adoptée à l’Assemblée nationale au début du mois après de vifs débats, mais Ahmed Saïh regrette le fait qu'"elle a été appauvrie très largement à l'Assemblée".