Les libéraux se rassemblent à la Place TD d’Ottawa lundi soir. Les libéraux dans l’attente de l’issue du match électoral (Ottawa) Le chef libéral Mark Carney, qui a multiplié les analogies au hockey durant la campagne électorale, connaîtra l’issue du match politique à la Place TD d’Ottawa. Le 24e premier ministre du Canada saura lundi s’il conserve son poste, à l’issue d’une très brève campagne électorale de 36 jours, le minimum permis par la loi. Il prononcera son discours sur la glace de l’aréna de la Place TD, dans la capitale fédérale. Encore tard dimanche soir, lors d’un rassemblement à Victoria, en Colombie-Britannique, il a comparé les heures à venir aux dernières minutes d’un septième match de la Coupe Stanley. Il avait commencé à faire le décompte dans la dernière semaine, exhortant ses ouailles à « tout laisser sur la glace ». Il a lui-même joué jusqu’à la dernière minute : l’avion libéral s’est posé tôt lundi matin à l’aéroport d’Ottawa, après un vol de nuit au départ de Victoria. La dernière journée de campagne a été bouleversée par l’attaque meurtrière au camion-bélier de Vancouver, où Mark Carney est allé se recueillir en fin de journée. L’ancienne stratège libérale Sandra Aubé s’attend à une victoire des troupes de Mark Carney, mais pas à une vague. Et si cela ne s’avère pas, « ce serait catastrophique pour les sondeurs », et cela « forcerait une sérieuse remise en question », souligne-t-elle. Celle qui a été cheffe de cabinet de la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly surveillera en particulier ce qui se passe dans les circonscriptions de deux ministres sortants du Québec : Jean-Yves Duclos et Diane Lebouthillier. Elle s’attend à ce que les libéraux regagnent les clés des châteaux forts libéraux de Toronto – St. Paul’s et de LaSalle—Émard—Verdun, qui avaient été ravis par les conservateurs et les bloquistes, respectivement, en juin et en septembre derniers. Majorité gouvernementale et réforme électorale Il faut obtenir au moins 172 sièges pour former un gouvernement majoritaire. PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE Un homme participe aux préparatifs à la Place TD. Le dernier gouvernement majoritaire remonte à 2015, alors que les libéraux de Justin Trudeau avaient gagné 184 des 338 circonscriptions au pays, avec 39,5 % des voix. Le chef libéral avait fait de la réforme du mode de scrutin un engagement dans sa plateforme électorale, mais il l’avait brisée en février 2017. Il y a quelques jours, son successeur Mark Carney n’a pas écarté la possibilité de rouvrir le débat. « Je suis ouvert à ces questions, mais selon moi, c’est pas le moment de s’engager dans ce processus », a-t-il indiqué en conférence de presse à Sault Ste. Marie. Il y a toutefois un bémol : le projet de réforme ne figurerait pas dans les priorités gouvernementales, Ottawa devant affronter la tempête tarifaire venue des États-Unis. « Nous ne l’avons pas dans notre plateforme, parce que gouverner, c’est établir des priorités », a-t-il exposé.