Jardin lumineux: 3,4 millions et lancement à l’automne

Le projet du Jardin lumineux doit aboutir à l'automne, annonce la Ville de Shawinigan (l'image est fournie à titre indicatif, le produit final est encore en développement, indique-t-on). (Ville de Shawinigan) Mise en lumière immersive, traversée historique du territoire, depuis la nature jusqu’à sa gloire industrielle, en passant par l’héritage atikamekw, c’est une expérience sensorielle et émotive que les Studios Bain de minuit promettent de livrer, à temps pour septembre. Clou du spectacle son et lumière : la projection d’un court métrage sur trois faces de la tour des Papetiers, la nuit venue, du jeudi au samedi, le tout gratuitement. La firme Bain de minuit est incubée au Digihub depuis 2021. Son président, Stéphane Turner, est un ancien artisan de Moment Factory, ceux-là mêmes qui ont signé l’éclairage du pont Jacques-Cartier, à Montréal. La douzaine de collaborateurs au projet «Histoire et identité – espaces illuminés» sont tous issu du milieu technologique, fait-on valoir. C’est par ailleurs la Ville qui reprend la responsabilité de superviser l’entreprise, et non plus Culture Shawinigan. «Pas le goût de revenir là-dessus» Le maire Michel Angers affichait un air à la fois fier et soulagé au moment de l’annonce. Depuis qu’elle avait été rendue publique dans nos pages, se sont surtout les difficultés l’affaire qui avaient retenu l’attention. Les problèmes de gestion du projet du Jardin lumineux ont d’abord notamment été mis de l’avant lors du rapport Raymond Chabot, dans la foulée de la crise à Culture Shawinigan, puis à nouveau lors du dépôt du plus récent rapport d’enquête de la Commission municipale (CMQ). «Des dépenses de production pour la conception initiale du projet ont été engagées, alors qu’elle n’a pas été retenue», soulignait entre autres choses la CMQ. Il apparait aujourd’hui qu’effectivement, au moins 600 000 $ ont été investis en vain dans le projet. La firme d’abord mandatée pour voir à sa réalisation a été remerciée [274 000 $] et des 79 bacs d’acier commandés [358 000 $] pour aménager le site, six ou sept seulement seront réutilisés dans la nouvelle mouture de l’entreprise. Michel Angers convient que des ratés ont ponctué le projet, mais déclare du même souffle qu’il n’a «pas le goût de revenir là-dessus». Le maire de Shawinigan semble plutôt contempler la réalisation du spectacle multimédia qui s’annonce comme un objet qui fera la fierté des Shawiniganais. De fait, lundi après-midi, au moment de l’annonce, il ne se trouvait personne à l’hôtel de ville pour douter que l’on s’apprête à marquer un grand coup. Son, lumière, innovation, Shawinigan se promet de rayonner haut et fort, laisse-t-on entendre. 3,4 millions plus tard La Ville a profité de l’annonce du contrat aux Studios Bains de minuit pour procéder à une mise à jour du budget du projet. Shawinigan a pu profiter d’une subvention de 1,4 million via le Fonds régions et ruralité, volet 3. On a aussi puisé 250 000 $ dans le volet 2 (voué au développement territorial) pour compléter une partie de la contribution de la Ville. Environ 1,2 million (dont un fonds COVID de 500 000 $) qui avait d’abord été alloué à Culture Shawinigan a été redirigé vers le projet. Quelque 200 000 $ d’abord injectés à la Cité de l’Énergie ont aussi été utilisés. Enfin, la Ville indique avoir dégagé 328 561 $ de son propre budget pour éponger le reste de la facture. Spectacle estival Tandis que le projet doit être dévoilé quelque part en septembre, on explique que celui-ci est conçu pour être ensuite présenté du 24 juin, jour de la Fête nationale, à l’Action de grâce, à la mi-octobre. Ruby-Maude Rioux, directrice de création, Stéphane Turner, président des Studios Bain de minuit, Michel Angers, maire de Shawinigan, et l'artiste Jacques Newashish, qui agira à titre de consultant sur le projet, au moment de l'annonce, lundi, à l'hôtel de ville. (Sébastien Houle/Le Nouvelliste) Bain de minuit se serait engagé à opérer le site et les projections pour une première année, puis de voir à former du personnel pour assurer l’animation, une fois son contrat mené à terme. «C’est chez nous, et je veux être fier et j’ai le goût que ça marche», fait valoir le président de la firme, Stéphane Turner.