(Ottawa) L’effervescence est palpable au rassemblement conservateur au Centre Rogers, à Ottawa, où les partisans espèrent que leur parti forme le gouvernement. Une défaite risque de remettre en question l’avenir de Pierre Poilievre à la tête du Parti conservateur du Canada. « Bring it home ! Bring it home ! Bring it home ! », ont-il scandé lorsque les premiers résultats donnaient autant de sièges au Parti conservateur qu’au Parti libéral. Ce slogan appelant à amener le changement est devenu un cri de ralliement lors de ses mégarassemblements. Pierre Poilievre s’est engagé à « ramener la promesse du Canada », celle où toute personne peut aspirer à améliorer sa vie et celle de sa famille. Il a axé sa campagne électorale sur le coût de la vie, les baisses d’impôt, la réduction de la taille de l’État et le développement des ressources naturelles. « Nous avons besoin de maisons abordables, nous avons besoin de rues sécuritaires, nous avons besoin de ramener nos emplois au Canada pour faire changement », a-t-il affirmé dimanche lors de l’un de ses derniers discours. PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE Une militante écoute alors que les résultats commencent à être dévoilés. Il a tenté de braquer les projecteurs sur le bilan des libéraux sous Justin Trudeau qui ont fait gonfler le déficit et dont le dernier mandat a été caractérisé par la hausse du coût de la vie. « Après la décennie perdue des libéraux, des coûts qui augmentent, on ne peut pas s’offrir un quatrième mandat, il faut que ça change », avait lancé le chef conservateur à la foule réunie à Vaughan dans le Grand Toronto. Cette région est la clé pour arriver à former un gouvernement. La campagne conservatrice a été caractérisée par d’importants rassemblements d’un bout à l’autre du pays qui ont attiré des milliers de partisans. Le dernier a eu lieu dimanche soir dans la circonscription de Carleton, à Ottawa, représentée par Pierre Poilievre depuis 2004. Le chef conservateur a toutefois connu un début de campagne laborieux. Il a dû se départir de six candidats, dont trois au Québec, certains pour des publications sur les réseaux sociaux déplacés. Le parti n’a pas présenté de candidat dans Québec-Centre contre le ministre Jean-Yves Duclos à cause d’un problème de mise en candidature. M. Poilievre a également dû essuyer des critiques virulentes provenant de sa propre famille politique après qu’il eut perdu son avance dans les sondages. Kory Teneycke, le directeur de la campagne électorale victorieuse du premier ministre ontarien, Doug Ford, a affirmé que le discours du chef conservateur était trop similaire à celui du président américain Donald Trump et qu’il ne répondait pas à la grande préoccupation des électeurs, inquiétés par les répercussions de la guerre commerciale entre le Canada et les États-Unis.