S’entraîner au huitième étage d’un stationnement

De l’extérieur, le MedStar Capitals Iceplex ne paie pas de mine. (Arlington, Virginie) Comme tous ses coéquipiers, Pierre-Luc Dubois a fini par s’y habituer. Mais comme tous les humains normaux, il a été pris par surprise lorsqu’il a réalisé qu’il lui faudrait bel et bien monter jusqu’au huitième étage pour s’entraîner avec sa nouvelle équipe. Pour le Québécois, cet état de fait s’inscrit désormais dans sa routine. Il n’en demeure pas moins que la situation est inusitée : l’aréna d’entraînement des Capitals de Washington est établi au dernier étage du stationnement attenant à un centre commercial. Il faut être attentif, en parcourant les boulevards du centre-ville d’Arlington, banlieue de la capitale fédérale, pour ne pas rater l’entrée. Si ce n’était des photos de joueurs qui ornent la bâtisse, le MedStar Capitals Iceplex passerait totalement inaperçu. On y accède soit en voiture – c’est, après tout, un stationnement –, soit à pied par le truchement de Ballston Quarter, immense édifice commercial. Qu’importe l’option choisie, ça ne respire pas le hockey. Aux étages inférieurs, boutiques et restaurants cohabitent de part et d’autre de vastes allées. L’offre alimentaire n’est pas exactement celle des étoilés Michelin, encore qu’une taqueria (testée lors de notre précédente visite) et un bar à ramen constituent de belles surprises. PHOTO SIMON-OLIVIER LORANGE, LA PRESSE Vue extérieure de Ballston Quarter, immense centre commercial situé à Arlington. Aux étages supérieurs, on retrouve un cinéma, une clinique médicale, une église (!), des bars… et, tout au sommet, d’improbables installations sportives. L’ascenseur s’ouvre directement sur l’une des deux patinoires de l’endroit. Même si les Capitals y sont les plus célèbres occupants, les lieux sont aussi disponibles pour le hockey mineur et le patinage artistique. Des estrades sont sises près d’une des deux patinoires, et quelques dizaines de partisans s’y trouvent en ce mardi matin pour l’entraînement des Caps. PHOTO SIMON-OLIVIER LORANGE, LA PRESSE Des partisans assistent à l’entraînement des Capitals. PHOTO SIMON-OLIVIER LORANGE, LA PRESSE Des partisans assistent à l’entraînement des Capitals. PHOTO SIMON-OLIVIER LORANGE, LA PRESSE Les joueurs des Capitals à l’entraînement. 1 /3 Les chandails identifiés aux joueurs actuels de l’équipe y sont nombreux, mais notre coup de cœur revient néanmoins à cet homme qui a imprimé, à l’avant et à l’arrière de son t-shirt, une photo surdimensionnée de l’entraîneur-chef Spencer Carbery. Mais pas n’importe laquelle : son portrait officiel datant de son passage comme joueur dans l’uniforme des Falcons de Fresno, dans l’ECHL. Époque à laquelle il avait la mi-vingtaine, des cheveux princiers et un regard résolument langoureux. Le gaminet n’a, hélas, pas été produit en série. PHOTO SIMON-OLIVIER LORANGE, LA PRESSE Ce partisan, dont le génie ne saurait être suffisamment louangé, a imprimé le visage de Spencer Carbury sur son t-shirt. Les espaces réservés aux joueurs ressemblent en tous points à ceux des autres centres d’entraînement du circuit. Mais quand on ressort du plateau sportif, la vue imprenable sur le huitième et dernier étage du stationnement sous nos pieds nous rappelle que cet aréna est, selon sa page Wikipédia, le plus haut du pays par rapport au niveau de la rue. Nous n’avons hélas pu valider cette information nichée, ne serait-ce que par son échelle de référence – le niveau de la mer serait-il passé de mode ? L’équipe élite de validation des Nouveaux records Guinness, à TQS, n’est apparemment plus disponible. Nous quittons néanmoins l’établissement avec l’évidente fierté d’avoir participé à quelque chose de grand. Tout ça pour une banale séance d’entraînement à la veille d’un match crucial entre le Canadien et les Capitals. Quelle vie, tout de même…