Danielle Smith félicite Mark Carney et le met en garde contre des " actes hostiles "

Danielle Smith félicite Mark Carney et le met en garde contre des « actes hostiles » (Edmonton) La première ministre de l’Alberta, Danielle Smith, a adressé une note de félicitations – accompagnée d’un avertissement sévère et d’une condamnation générale – au premier ministre Mark Carney et à son nouveau gouvernement libéral. Lisa Johnson La Presse Canadienne Cet avertissement survient le jour même où son gouvernement a proposé une nouvelle loi qui modifierait en profondeur les règles électorales provinciales, notamment en facilitant la demande d’un référendum par les citoyens sur la sécession du Canada. Mme Smith exhorte M. Carney à rétablir immédiatement les relations avec sa province, accusant les libéraux de miner l’économie albertaine, basée sur les ressources, depuis une décennie. « Je ne permettrai pas que le statu quo perdure », a-t-elle écrit. S’adressant plus tard aux journalistes, Mme Smith a souligné que plus de 300 députés avaient été élus grâce à leur programme visant à promouvoir l’exploitation des ressources, tandis que le NPD fédéral et le Parti vert avaient été « écrasés » et que le Bloc québécois avait « perdu du terrain » en raison de leur opposition. J’espère que le premier ministre actuel comprendra que son mandat lui vient d’électeurs modérés qui souhaitent réellement que cette province devienne une véritable superpuissance énergétique. Danielle Smith, première ministre de l’Alberta « Je suppose que la balle sera dans le camp de M. Carney pour voir sa réaction », a-t-elle ajouté, ajoutant qu’elle espère pouvoir collaborer avec lui pour trouver un terrain d’entente. La première ministre albertaine affirme qu’elle examinera les mesures à prendre pour protéger sa province de ce qu’elle qualifie d’« actes hostiles » de la part d’Ottawa. Les libéraux ont été reconduits au pouvoir lors des élections fédérales de lundi avec un gouvernement minoritaire. Le projet de loi proposé mardi modifiera les règles relatives aux référendums d’initiative citoyenne afin d’exiger une pétition signée par seulement 10 % des électeurs admissibles lors d’une précédente élection générale, au lieu de 20 % des électeurs inscrits actuellement. Les demandeurs disposeraient également de 120 jours, au lieu de 90, pour recueillir les signatures. Mme Smith a indiqué que le projet de loi aurait été présenté par son ministre de la Justice, Mickey Amery, quel que soit le résultat des élections. « Nous n’avons vu aucun référendum d’initiative citoyenne, ce qui nous laisse également penser que les gens pensaient simplement qu’il était inutile de tenter de recueillir autant de signatures, a-t-elle expliqué. Nous voulions recalibrer le projet de loi afin de permettre aux électeurs d’exprimer leur intérêt. » S’il est adopté, le projet de loi apportera également des dizaines de modifications, dont l’interdiction des machines de votes et la réintroduction des dons des entreprises et des syndicats. Éloges envers Poilievre Dans sa note, Mme Smith a également fait l’éloge du chef conservateur Pierre Poilievre, le qualifiant de « véritable ami de l’Alberta » et de défenseur convaincu des politiques anti-taxes et pro-ressources qui ont inspiré toute une nation. S’adressant aux journalistes, Danielle Smith a mentionné espérer que M. Poilievre demeure à la tête du parti. On lui a également demandé si elle assumait la responsabilité d’avoir affaibli la campagne de Pierre Poilievre par ses déclarations antérieures aux médias américains, selon lesquelles il était plus « en phase » avec le président américain Donald Trump. Mme Smith a répondu que le vote s’était consolidé grâce à la campagne fédérale des deux dernières semaines. « Je ne pense pas avoir été dans les médias ces deux dernières semaines », a-t-elle ajouté. Elle a insisté sur le fait qu’elle avait tenté de se tenir à l’écart des élections fédérales. Donald Trump a provoqué la colère de nombreux Canadiens pour avoir menacé d’imposer des droits de douane sur les produits canadiens et pour avoir ouvertement envisagé l’annexion du pays. L’Alberta entretient depuis longtemps des relations glaciales avec les gouvernements libéraux d’Ottawa. Mme Smith a présenté le mois dernier une liste de neuf demandes au prochain premier ministre, notamment l’abandon du plafond des émissions de gaz à effet de serre et de l’interdiction des plastiques à usage unique « afin que nous puissions recommencer à utiliser des pailles ». À l’approche des élections, la première ministre a mis en garde contre une « crise d’unité nationale sans précédent » si ses demandes n’étaient pas satisfaites dans les six mois. Tout cela survient alors que certains, dont l’ancien chef du Parti réformiste, Preston Manning, ont mis en garde contre une remise en question de la souveraineté de la part des habitants de l’Ouest, frustrés par l’idée de quatre années supplémentaires de gouvernement libéral. Mme Smith a avancé mardi qu’il appartenait aux Albertains, et non à son gouvernement, de soumettre la question de la séparation à un référendum, mais a ajouté que la question refait surface parce qu’ils « se sentent blessés et trahis ». Des opposants, dont le chef du NPD albertain, Naheed Nenshi, ont critiqué Mme Smith pour avoir flirté avec le séparatisme albertain en pleine guerre tarifaire avec les États-Unis. Avec des informations de Jack Farrell