L’économie canadienne a reculé de 0,2 % en février, selon Statistique Canada

La contraction du PIB a été alimentée par un recul de 0,6 % dans les industries productrices de biens, le secteur de l’extraction minière, de l’exploitation en carrière, et de l’extraction de pétrole et de gaz et celui de la construction, ayant contribué le plus à cette baisse. L’économie canadienne s’est contractée en février, mais les économistes estiment que les mauvaises conditions météorologiques en sont probablement la cause principale, plutôt que l’incertitude liée à la guerre commerciale avec les États-Unis. Sammy Hudes La Presse Canadienne Statistique Canada annonce mercredi que le produit intérieur brut (PIB) réel a diminué de 0,2 % en février, après une croissance économique de 0,4 % au premier mois de 2025. L’agence avance également que les premiers signes suggèrent une croissance modérée en mars. La contraction a été alimentée par un recul de 0,6 % dans les industries productrices de biens, le secteur de l’extraction minière, de l’exploitation en carrière, et de l’extraction de pétrole et de gaz et celui de la construction, ayant contribué le plus à cette baisse. Après deux hausses mensuelles consécutives, ce secteur a reculé de 2,5 % et est devenu le principal frein à la croissance. La construction, en baisse d’un demi-point de pourcentage, a reculé pour la première fois en quatre mois. Les industries productrices de services ont légèrement reculé de 0,1 % en février, les contractions dans les secteurs du transport et de l’entreposage ainsi que dans ceux des services immobiliers et des services de location et de location à bail, ayant été partiellement compensées par une hausse dans le secteur de la finance et des assurances. Les intempéries en cause L’économiste de la CIBC, Andrew Grantham, qualifie la baisse de février d’inattendue, mais indique qu’elle est probablement davantage due aux intempéries qu’à l’incertitude tarifaire, les mauvaises conditions hivernales ayant affecté des secteurs comme l’exploitation minière, le pétrole et le gaz, le transport et l’immobilier. Selon Statistique Canada, le transport et l’entreposage ont reculé de 1,1 % en février, après deux hausses mensuelles consécutives, le secteur ayant été touché par les importantes tempêtes de neige qui ont frappé le centre et l’est du Canada et par les tempêtes qui ont traversé la Colombie-Britannique. Le transport en commun, le transport terrestre de voyageurs et le transport de tourisme et d’agrément ont chuté de 3,4 % au cours du mois, tandis que le transport ferroviaire a reculé de 5,6 % en raison des annulations de trains de banlieue et des réductions de capacité et de vitesse des transporteurs ferroviaires. Parallèlement, le secteur manufacturier a été un « point positif », selon Royce Mendes, directeur général et chef de la stratégie macroéconomique chez Desjardins, soulignant que l’activité pourrait avoir repris « grâce à la demande accrue des acheteurs américains qui tentent de devancer les droits de douane ». Le secteur de la fabrication a progressé de 0,6 % en février, pour un deuxième mois consécutif, principalement grâce aux industries de fabrication de biens durables. La fabrication de machines a progressé de 5,9 % et a contribué le plus à la hausse dans cette catégorie. Perspectives Les premières estimations de Statistique Canada indiquent que le PIB réel a augmenté de 0,1 % en mars, grâce à des gains dans l’extraction minière, l’exploitation en carrière, et l’extraction de pétrole et de gaz, dans le commerce de détail et dans le transport et l’entreposage. L’agence a indiqué que le taux de croissance annualisé pour le premier trimestre, basé sur l’estimation préliminaire de mars, est de 1,5 %. « Au total, le taux de croissance global du premier trimestre était légèrement inférieur à l’estimation [de la Banque du Canada], mais conforme à nos prévisions, donc pas de drame majeur ici », souligne Douglas Porter, économiste en chef de BMO Marchés des capitaux, dans une note. « Le véritable drame commence maintenant, avec les droits de douane qui posent un problème beaucoup plus grave au deuxième trimestre, et l’économie américaine qui fait face à une météo beaucoup plus difficile. Nous serions surpris si le PIB parvenait à croître au deuxième trimestre. » Michael Davenport, économiste principal chez Oxford Economics, ajoute que la guerre commerciale mondiale devrait plonger l’économie canadienne dans une récession à partir du deuxième trimestre. « La victoire électorale des libéraux signifie que d’importantes nouvelles mesures de relance budgétaire sont en cours, mais elles ne commenceront à soutenir l’économie qu’au deuxième semestre, et nous ne pensons pas qu’elles suffiront à empêcher un ralentissement », conclut-il.