Flying Whales: "Je souhaite bonne chance à Sherbrooke"

Bien que l’entreprise française ait enfin choisi son port d’attache au Québec, plusieurs étapes restent encore à franchir avant que ses dirigeables soient prêts à décoller. «Je souhaite bonne chance à Sherbrooke, parce que c’est un dossier dont le niveau d’incertitude demeure quand même assez élevé», souligne Mario De Tilly, directeur général d’Innovation et Développement économique (IDE) Trois-Rivières. Il croit tout de même qu’il s’agit d’un projet prometteur. «Est-ce que c’est un beau dossier? Est-ce qu’on croit à la pertinence du projet? Tout à fait. Je pense que c’est une idée très intéressante. D’ailleurs, suffisamment intéressante pour que le gouvernement du Québec ait consenti à intervenir de façon assez importante. Mais il reste d’autres grosses étapes à franchir.» Il aurait évidemment souhaité que le projet de Flying Whales atterrisse plutôt à Trois-Rivières. «Oui, on est déçu, on aurait quand même aimé être choisi, bien entendu», note-t-il. Malgré plusieurs discussions entre l‘équipe d’IDE et les représentants de Flying Whales, Trois-Rivières a été coiffée au poteau. «C’est un dossier compliqué, complexe. Notre devoir, c’était d’aller jusqu’au bout, et c’est ce qu’on a fait. Mon équipe de développement des affaires a travaillé très fort. Mais certains éléments ont concouru à ce que la décision favorise la région sherbrookoise plutôt que la nôtre.» — Mario De Tilly, directeur général d’Innovation et Développement économique La Tribune rapportait, mercredi matin, que c’est finalement l’aéroport de Sherbrooke, située à Cookshire-Eaton, qui accueillera cette usine de production de dirigeables, destinés au transport de marchandises. L’annonce officielle est prévue jeudi. Pourquoi Trois-Rivières a-t-elle terminé deuxième? Le manque de terrains industriels fait partie des éléments qui ont nui à la candidature de la capitale régionale. «On n’a plus de terrains industriels. On était donc en démarche pour en trouver d’autres, mais ce sont des démarches qui sont longues. On ne pouvait pas leur assurer à 100 % que nous disposions d’un terrain», explique M. De Tilly. Flying Whales était d’ailleurs à la recherche d’un site de 50 hectares, soit l’équivalent de 70 terrains de soccer, peut-on lire dans La Tribune. De plus, il semble que l’antenne régionale du ministère de l’Environnement avait des réticences à l’égard du projet. «Il ne faut pas se le cacher, c’est un dossier qui a une incidence environnementale en raison de sa taille. Le ministère de l’Environnement – sur une base locale – a reçu ce dossier assez négativement. Mais si j’ai bien compris, du côté de Sherbrooke, le même ministère semble avoir été un peu plus positif», s’étonne le directeur général d’IDE. D’autres facteurs ont aussi pesé dans la balance. «Le reste, ce sont différents petits éléments qu’il fallait changer au niveau de la réglementation.» Trois-Rivières ne devrait pas trop pâtir de la perte de ce projet. Son économie est en pleine effervescence, assure Mario De Tilly, directeur général d'Innovation et Développement économique Trois-Rivières. (Etienne Boisvert/Archives) Trois-Rivières ne devrait pas souffrir de ce revers. Sa santé économique est excellente, assure M. De Tilly, et d’autres projets sont dans les cartons. «L’économie trifluvienne est en pleine explosion. De très beaux projets s’en viennent à Trois-Rivières. Des beaux projets qui vont pas mal compenser pour celui-là.» Le gouvernement québécois a déjà investi 75 millions de dollars dans Flying Whales. Selon différents médias, elle semble toutefois rencontrer plusieurs obstacles, notamment au niveau de son financement. La construction de son usine en France n’a pas encore débuté, mais les travaux de défrichage sont prévus en octobre 2025. M. De Tilly espère qu’elle parviendra à franchir les étapes nécessaires à la construction de son usine en sol québécois. «Je souhaite définitivement pour le promoteur et pour Sherbrooke que ce projet aboutisse. C’est une très belle entreprise pour l’ensemble du Québec.»