Israël frappe des extrémistes en Syrie pour protéger la communauté druze
Se connecter Publié le 30/04/2025 à 17:37, mis à jour le 30/04/2025 à 22:11 Israël a annoncé avoir mené une frappe en Syrie contre des extrémistes ayant attaqué des membres de la communauté druze, tenant ainsi sa promesse de protéger cette minorité alors que les violences confessionnelles se sont propagées près de Damas mercredi. Il semblerait qu'il s'agisse de la première action militaire israélienne en soutien aux Druzes syriens depuis la chute de Bachar al-Assad, reflétant la profonde méfiance d'Israël envers les islamistes sunnites qui lui ont succédé et posant un nouveau défi aux efforts du président par intérim Ahmed al-Sharaa pour rétablir le contrôle sur un pays fracturé. Une source au ministère syrien de l'Intérieur a indiqué à Reuters que des frappes de drones israéliens avaient visé les forces de sécurité gouvernementales, tuant l'un de leurs membres, dans la ville majoritairement druze de Sahnaya, en périphérie de Damas. Les Druzes, qui pratiquent une foi issue de l'islam, comptent des fidèles en Syrie, au Liban et en Israël. Dans un communiqué, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Israel Katz ont déclaré que l'armée israélienne avait mené « une opération d'avertissement et frappé un groupe extrémiste » alors qu'il s'apprêtait à poursuivre une attaque contre les Druzes à Sahnaya. « Parallèlement, un message a été transmis au régime syrien : Israël attend de lui qu'il agisse pour empêcher toute atteinte aux Druzes », ont-ils ajouté. Depuis la destitution d'Assad en décembre, Israël a pris position dans le sud-ouest du pays, promis de protéger les Druzes, fait pression sur Washington pour maintenir l'État voisin affaibli, et détruit une grande partie de l'armement lourd de l'armée syrienne dans les jours ayant suivi la chute du régime. Sharaa, ancien commandant d'al-Qaïda ayant rompu avec le groupe en 2016, a maintes fois promis de gouverner la Syrie de manière inclusive. Mais des épisodes de violences confessionnelles, dont le massacre de centaines d'alaouites en mars, ont renforcé les craintes des minorités face aux islamistes désormais dominants. Les violences confessionnelles ont éclaté mardi par des affrontements entre Druzes et miliciens sunnites dans la région majoritairement druze de Jaramana. Elles ont été déclenchées par un enregistrement audio injurieux envers le prophète Mahomet, que les militants sunnites soupçonnaient d'avoir été réalisé par un Druze. Plus d'une douzaine de personnes auraient été tuées mardi, avant que la violence ne s'étende à Sahnaya mercredi. Selon un communiqué de l'agence de presse officielle SANA, le directeur de la sécurité de la campagne de Damas a indiqué qu'un cessez-le-feu avait été conclu à Jaramana, mais que des hors-la-loi avaient intensifié les attaques dans la région de Sahnaya mercredi, tuant 16 membres des forces de sécurité. « PANIQUE ET PEUR EXTRÊMES » Le ministère de l'Intérieur a annoncé qu'il enquêtait sur l'origine de l'enregistrement audio. Le Grand Mufti Sheikh Osama al-Rifai, nommé principal dignitaire musulman de Syrie en mars, a déclaré dans un message enregistré que « le sang de tout Syrien est sacré ». Des habitants de Sahnaya ont rapporté de violents combats de rue tout au long de la journée de mercredi. « Nous sommes dans une panique et une peur extrêmes à cause des bombardements indiscriminés, qui nous forcent pour la plupart à rester enfermés chez nous », témoigne Elias Hanna, qui vit en périphérie de Sahnaya. « Nous craignons que les massacres de la côte ne se reproduisent près de Sahnaya contre les Druzes », ajoute-t-il. La nouvelle direction islamiste à Damas a appelé à ce que toutes les armes soient placées sous son autorité, mais les combattants druzes ont résisté, estimant que Damas n'a pas su garantir leur protection face aux groupes hostiles. Le gouvernement israélien a réitéré en mars son engagement à défendre les Druzes syriens après les attaques contre les Alaouites - des violences déclenchées par des attaques meurtrières contre les forces de sécurité gouvernementales et attribuées par les autorités islamistes aux loyalistes d'Assad. Israël compte une petite communauté druze, et environ 24 000 Druzes vivent également sur le plateau du Golan occupé, territoire conquis sur la Syrie lors de la guerre des Six Jours en 1967. Israël a annexé ce territoire en 1981, une décision non reconnue par la majorité des pays ni par l'ONU. Le chef spirituel des Druzes d'Israël, le cheikh Muwafaq Tarif, a déclaré mardi soir qu'il suivait de près l'évolution de la situation en Syrie et s'était entretenu avec le ministre israélien de la Défense à ce sujet. Israël a frappé la Syrie à plusieurs reprises lorsque le pays était gouverné par Assad, cherchant à limiter l'influence de son allié iranien. Accéder à l'article original. 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