(New York) Les avocats du roi déchu du cinéma Harvey Weinstein, en procès à New York pour viol et agressions sexuelles, ont tenté jeudi de discréditer le récit d’une victime présumée en affirmant qu’elle était motivée par l’argent. Gregory WALTON Agence France-Presse Pour le troisième jour d’affilée, Miriam Haley, une ancienne assistante de production qui accuse Harvey Weinstein de lui avoir imposé une relation sexuelle par la force en 2006, dans l’appartement new-yorkais du magnat, témoigne devant la cour criminelle de New York. L’ancien producteur de cinéma y est rejugé après l’annulation retentissante par la Cour d’appel de New York en 2024 de sa condamnation à 23 ans de prison en 2020 pour viol et agression sexuelle. Miriam Haley avait parlé après des années de silence, en octobre 2017, quelques jours après les enquêtes chocs du New York Times et du New Yorker révélant qu’Harvey Weinstein, personnage tout puissant d’Hollywood, était accusé par de nombreuses femmes d’agressions sexuelles. Elle a ensuite accepté d’être l’un des témoins clé de l’accusation au procès du fondateur des studios Miramax, en 2020 à New York. Une démarche motivée par l’argent, lui a lancé jeudi l’une des avocates de l’ancien producteur, Jennifer Bonjean. « Vous êtes allée voir les procureurs seulement quand vous avez appris que vous ne pouviez poursuivre » Harvey Weinstein devant la justice civile, et réclamer des dommages et intérêts, « que si des poursuites pénales étaient engagées », a-t-elle affirmé. PHOTO SETH WENIG, ASSOCIATED PRESS Miriam Haley Au cours d’échanges parfois tendus, Miriam Haley a réfuté ce type de démarche. « Je ne savais pas, à l’époque, qu’il y avait une option pour obtenir une compensation financière », a-t-elle répondu. Celui qui régnait sur le cinéma indépendant, et dont la chute en 2017 a entraîné la vague #metoo, avait été condamné en 2020 pour l’agression de Miriam Haley et le viol de l’aspirante actrice Jessica Mann, une victoire à l’époque pour le mouvement contre les violences sexuelles contre les femmes. Mais l’année dernière, l’annulation du procès par la Cour d’appel de New York, pour des questions procédurales, a été vécue comme un retour en arrière pour la prise en compte de la parole des victimes. Harvey Weinstein, 73 ans, reste détenu parce qu’il a aussi été condamné en Californie à 16 ans de prison dans un autre dossier de crimes sexuels. Diminué par de nombreux problèmes de santé, il a obtenu de pouvoir dormir à l’hôpital, et non en cellule, pendant ce procès où il est rejugé à New York.