Sean Webster, un ancien candidat déchu dans Kanata-Carleton lors des élections provinciales de 2022, est entré en poste le 29 avril 2024, et a complété sa dernière journée de travail, lundi. (Archives) Le gouvernement Ford cherche actuellement à remplacer l’ex-directeur de ce bureau, ouvert il y a exactement un an, a appris Le Droit. Sean Webster, un ancien candidat déchu dans Kanata-Carleton lors des élections provinciales de 2022, est entré en poste le 29 avril 2024, et a complété sa dernière journée de travail, lundi. À titre de chef de cabinet adjoint au bureau du Conseil des ministres, il a perçu un salaire de 137 987 $ en 2024. Le directeur des communications du bureau régional d’Ottawa, Bryan Michaud, assurera la direction intérimaire jusqu’à ce que la province trouve quelqu’un pour remplacer M. Webster. Le gouvernement et le bureau régional à Ottawa ont refusé de nous accorder des entrevues. Point de contact Lors de son embauche, le premier ministre ontarien Doug Ford avait vanté les mérites de M. Webster, disant qu’il «est bien connu à Ottawa» et qu’il «sera un bon point de contact». Son rôle était de fournir au conseil municipal d’Ottawa et au gouvernement fédéral un lien central avec le premier ministre de l’Ontario. En mars 2024, la province et la Ville d’Ottawa ont conclu un accord qui comprenait notamment le transfert de la route Ottawa 174 à la province, un projet de construction d’un nouvel échangeur à l’intersection de l’autoroute 416 et de la route Barnsdale et l’ouverture d’un nouveau centre d’opérations de la police de quartier dans le secteur du marché By. Lorsqu’il a annoncé l’ouverture de son bureau régional à Ottawa, le premier ministre Ford avait indiqué que Sean Webster aiderait dans la mise en œuvre de cet accord. Ministre à Ottawa? Le député libéral Stephen Blais, ancien conseiller municipal d’Orléans, note que «l’idée d’avoir un lien direct entre Ottawa et le gouvernement est très bonne». N’empêche, il préférerait «que cela se produise avec un ministre venant d’Ottawa, qui aurait une responsabilité politique pour Ottawa et l’est de l’Ontario». Les libéraux ont souvent critiqué le gouvernement Ford pour avoir «ignoré» la région de la capitale fédérale depuis son premier mandat, en 2018. Mais depuis environ deux ans, y compris lors de la dernière campagne électorale provinciale, Doug Ford a déployé davantage d’efforts pour donner de l’attention à la Ville d’Ottawa. Or, le premier ministre n’a nommé aucun ministre provenant d’Ottawa depuis la démission de l’ex-ministre, Merrilee Fullerton, en 2023. C’est d’ailleurs dans la circonscription de Mme Fullerton que M. Webster s’était présenté. «Sean Webster, c’était un choix bizarre», remarque la députée libérale d’Ottawa-Vanier, Lucille Collard. «C’est clairement le choix du gouvernement de donner ce poste-là à quelqu’un qui avait perdu ses élections. [...] Mais ça ne compense pas le fait qu’il n’y a pas de membre du cabinet qui vient de la région d’Ottawa. Ce que ça veut dire, c’est que les priorités d’Ottawa ne se rendent jamais à l’exécutif», ajoute-t-elle. Le progressiste-conservateur Stephane Sarrazin, ancien maire d’Alfred-Plantagenet. (Archives Le Droit) Les progressistes-conservateurs Stephane Sarrazin, ancien maire d’Alfred-Plantagenet, et George Darouze, ex-conseiller municipal d’Ottawa, seraient de bons candidats pour être intégrés au cabinet ministériel de Doug Ford et reprendre les responsabilités de Sean Webster, selon Stephen Blais. «Je pense que cela devrait se faire en ayant un ministre qui a une voix politique forte autour de la table, qui est d’Ottawa et qui connaît des gens à Ottawa et qui a pour tâche de faciliter la circulation de l’information et d’essayer de faire avancer les choses», soutient-il. Satisfait des progrès En entrevue avec Le Droit, le conseiller municipal Jeff Leiper s’est dit satisfait du travail de M. Webster au cours de la dernière année, confirmant qu’ils ont réussi à faire avancer «deux ou trois différents dossiers». «J’ai développé une bonne relation de travail avec lui, et cela a été très utile. Il me manquera dans ce rôle», a noté le conseiller de Kitchissippi, un quartier à l’ouest du centre-ville d’Ottawa. Stephen Blais note qu’il aimerait savoir pourquoi M. Leiper a trouvé le travail de M. Webster utile. «Était-ce simplement pour faciliter la transmission d’informations? Encore une fois, c’est le cabinet du ministre qui faciliterait cela. Je ne pense pas qu’il soit nécessaire de payer quelqu’un 140 000 $ par an pour servir de messager», indique le député d’Orléans. Jeff Leiper n’a pas voulu préciser quels dossiers il a réussi à faire avancer en travaillant avec le bureau régional de la province. Or, l’élu municipal note que comme chef de cabinet adjoint, Sean Webster était bien placé pour faire bouger les choses. «Je pense qu’il serait très utile d’avoir une personne affectée aux dossiers locaux. Une personne qui a l’écoute du premier ministre et qui peut parler en son nom lorsque cela est nécessaire. Si George [Darouze], avec qui j’entretiens d’excellentes relations, se voyait confier ce rôle, j’espère que cela fonctionnerait de la même manière. Mais un contact direct avec le bureau du premier ministre peut parfois s’avérer utile», estime Jeff Leiper. Ayant récemment remporté son élection dans Ottawa-Centre, Catherine McKenney a fait part de sa déception du départ de Sean Webster, disant que ça aurait été bien de pouvoir travailler ensemble. «Je n’ai jamais eu l’opportunité de le rencontrer, mais oui, j’avais hâte de pouvoir travailler avec Sean. C’est bien d’avoir cette connexion avec le bureau du premier ministre», note Catherine McKenney, qui siège à Queen’s Park sous la bannière du Nouveau Parti démocratique (NPD) de l’Ontario. Anciennement membre du conseil municipal d’Ottawa, Catherine McKenney espère que la personne qui remplacera Sean Webster sera ouverte à travailler avec son parti.