« Là, c’est un gramophone en acier de 1903. Ici, une balance à périodique de 1887. Et là-bas, c’est un stéréo, un appareil photo à double optique créé par les frères Lumière », nous indique Yves La Rocca en nous faisant visiter le restaurant qu’il a ouvert ce vendredi 2 mai, Le Bistro d’antan, à deux pas de la place Grenette. Plus précisément à l’angle de la rue de la Résistance et de la rue Mercière, dans un ancien magasin de vêtements professionnels qui était fermé depuis quelques années. « C’était vraiment dans son jus… On a fait deux mois de travaux, sept jours sur sept. Il ne reste plus que la façade à refaire. On va la repeindre, mais garder l’aspect ancien, en bois. » Une première expérience de restaurateur dans le Roannais Avec son pantalon à carreaux écossais et son veston sans manches rehaussé d’une pochette, le personnage est aussi atypique que le lieu. Âgé de 56 ans et Lyonnais d’origine, Yves La Rocca s’est installé à Saint-Étienne l’année dernière, après avoir tenu durant deux ans un restaurant à Saint-Jodard, dans le Roannais. Avant cela, Yves La Rocca a été architecte pendant trente ans. Spécialisé dans les édifices religieux. « J’ai décidé d’arrêter il y a cinq ans, j’en avais marre. J’ai eu envie de me lancer dans la restauration, ça me trottait dans la tête depuis un petit moment. » À lire aussi : >> Le Midi en semaine, un nouveau restaurant de cuisine française « On peut dire que c’est un bistro-musée » Le nouveau commerçant stéphanois est un collectionneur passionné. Ça se voit dans son restaurant, rempli de vieux objets « qui ont tous une histoire » : des photos en noir et blanc, des affiches publicitaires, des moulins à café, des chandeliers reliquaires, des lanternes de carrosse, etc. C’est simple : on se croirait dans un magasin d’antiquités. Voire un musée. « Oui, on peut dire que c’est un bistro-musée », s’amuse Yves La Rocca, pas peu fier de son effet. Un resto où, pour rester dans le ton, les tables sont recouvertes de nappes à carreaux rouge et blanc, les couverts sont en argent et certains plats sont servis dans une soupière. À lire aussi : >> Une boutique spécialisée dans les bougies a ouvert ses portes rue Michelet « Le but, c’est que tout le monde se mélange » Bon, c’est bien beau, la déco, mais qu’est-ce qu’on mange au Bistro d’antan ? « Ici, c’est un resto gourmand, sans chichis, prévient Yves La Rocca. C’est ce que j’appellerais de la cuisine de nos grands-parents : gratin dauphinois, boudin aux deux pommes, bœuf bourguignon, poulet aux herbes, frites maison… » Une formule unique est proposée le midi comme le soir : 22 euros pour entrée-plat-dessert. Les entrées, c’est cinq plats de salades qui passent de table en table. « Je veux que ça soit un lieu convivial. Le but, c’est que tout le monde se mélange. » Facile, avec 32 places réunies dans une toute petite salle… Le Bistro d’antan, qui emploie trois salariés, est ouvert du mardi au samedi, midi et soir (à partir de juin, du lundi au dimanche midi). À partir de septembre, Yves La Rocca compte organiser des cafés littéraires.