Cliquer pour envoyer un lien par e-mail à un ami(ouvre dans une nouvelle fenêtre) Cette chronique est selon moi la plus intime que j’ose partager. Pendant longtemps, à cause d’une timidité assez prononcée, j’hésitais à exprimer mes opinions, mes ressentis, mes besoins et désirs. Je me faisais discrète. Je craignais de déranger. Et je gardais pour moi des choses que je ressentais profondément. Je suis de cette génération des baby-boomers, où les femmes s’effacent facilement. Mais depuis quelques années, à la mi-soixantaine, je me suis permis d’utiliser les mots pour nommer ce que je portais à l’intérieur. Je l’ai fait d’abord à travers l’écriture, puis maintenant, je le fais aussi par le biais de conférences. Parce que j’ai compris l’importance de transmettre des messages par la voix. Et j’ai compris, surtout, que ma voix n’avait pas d’âge. Aussi longtemps que mon cœur battra, aussi longtemps que j’aurai à partager mes regards sur divers sujets, je vais continuer d’oser. Parce que votre voix compte. Et elle est importante. Il existe bien sûr un cheminement, une démarche pour reconnaître cette voix. Pour ma part, j’ai d’abord dû reprendre contact avec ma voix intérieure. Nous en avons tous une, mais souvent, on ne l’écoute pas. C’est pourtant cette voix personnelle et discrète qui nous guide, nous encourage, nous amène à faire des choix, à prendre des décisions, à nous révéler à nous-mêmes. Mais, à cause de certaines croyances ancrées depuis longtemps, on a tendance à la museler. Par peur de déranger, par peur du jugement, par peur d’être ridiculisé. Je suis actuellement en train de préparer une conférence en lien avec un roman que j’annoncerai bientôt. Dans cette conférence, je parlerai de toutes ces voix que nous portons en nous. De ce qu’elles nous apportent, à nous, mais aussi aux autres et à la société. J’ai compris que personne ne peut parler pour nous. Seul notre cœur peut entendre et décoder cette voix qui nous appartient. Si nous ne la faisons pas entendre, il peut arriver qu’à force de la retenir, nous nous replions, et qu’à petit feu, nous nous éteignons. J’ai aussi réalisé que comme aînée, notre voix devient plus sage. Nous sommes capables de partager des paroles pleines de vécu et de nuances. Nous avons toutes et tous une histoire. Et selon moi, c’est maintenant le bon moment pour s’exprimer. Nous n’avons rien à perdre. Et nous sommes trop mûres pour nous taire. Le manque de communication est, selon moi, à la source de bien des problèmes. On le voit dans les relations, dans les combats sociaux, dans les tensions que l’on vit. Je crois qu’on peut réveiller chez les autres le sens de responsabilités, individuelles et collectives par la parole. Une parole juste. Une parole posée, diplomate, respectueuse. Est-ce utopique d’y croire? Peut-être. Mais si on refuse de se résigner, alors on peut espérer. Et je crois profondément que les voix de tout le monde peuvent trouver leur place. N’oublions jamais : c’est par la voix que nous prenons notre place dans ce monde. Et je terminerai en vous disant que lorsqu’on ose s’exprimer, on se sent entendu. Et ce sentiment procure un bien-être incroyable. Je souhaite que, cette semaine nous prenions le temps d’écouter cette voix intérieure. Elle peut nous orienter, nous apaiser, nous ramener à ce qui est juste pour nous. Bonne réflexion et bonne semaine à tous.