Lors de sa troisième visite d’Etat en France, en mai de l’année dernière, le président chinois Xi Jinping avait évidemment cité Confucius : «Le sage se tient dans le juste milieu sans s’incliner d’un côté ou de l’autre. Que sa fermeté est courageuse !» Ce vendredi, moins de vingt-quatre heures après que Wall Street a connu une des pires journées de son histoire, la Chine ripostait donc aux droits de douane annoncés par Donald Trump par une surtaxe douanière de la même fermeté, 34 %. La principale victime de cette guerre commerciale incontrôlée entre deux géants pourrait être un troisième larron, l’Union européenne. Avec des milliers d’entreprises trop dépendantes du marché américain et des centaines de millions de consommateurs exposés au dumping chinois, l’Europe est entre deux feux, et les investisseurs ne s’y trompent pas. La Bourse de Paris a effacé tous ses gains de l’année. En une semaine, l’indice paneuropéen STOXX 600 a perdu plus de 8 %. Sur les écrans de Bourse, du rouge sang de partout, annonçant déjà la dévastation en termes d’emplois, de fermetures d’usines, de projets qui ne verront plus le jour, en France comme ailleurs.