L’entrepreneur était partout : dans l’hôtellerie, les centres commerciaux ou encore le commerce de détail. Rattrapé par des soupçons de détournement de fonds des sociétés Go Sport, Gap France et Camaïeu, l’homme d’affaires bordelais Michel Ohayon a été mis en examen vendredi pour «banqueroute, abus de biens sociaux et escroqueries en bande organisée», a annoncé ce samedi 5 avril le parquet de Paris. Il a été placé sous contrôle judiciaire, avec l’interdiction de diriger ou de gérer une société de quelque moyen que ce soit et l’obligation de verser au tribunal un cautionnement de 500 000 euros, selon la même source. Les investigations ont mis en évidence «l’existence de prélèvements des ressources de trésorerie significatives des différentes structures sociales que Michel Ohayon dirige en droit ou de fait, sans justification économique ou juridique, dans un contexte de situation financière sous tension pour ces sociétés, qui apparaissent contraires à leur intérêt social», selon le ministère public. Ces opérations ont «été dissimulées comptablement et ou justifiées par des opérations juridiques fictives», selon la même source. «Le produit tiré de l’ensemble des infractions reprochées est estimé à plus de 50 millions d’euros.» Pour le parquet, il est «établi que dans les deux années ayant suivi la reprise des enseignes Camaïeu, Gap et Go Sport, ses structures ont fait l’objet de procédures de redressement judiciaire du fait notamment de ces mouvements de trésoreries suspects». Camaïeu, Gap France et Go Sport Michel Ohayon a été mis en examen par des juges d’instruction de la juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée pour banqueroute, abus de biens sociaux, escroqueries en bande organisée, abus de confiance et blanchiment aggravé. Son épouse a également été mise en examen. Olivier Pardo, l’avocat de Michel Ohayon, n’a pas répondu aux sollicitations dans l’immédiat.