Sale jour pour le narcotrafic et la corruption marseillaise. Quelques heures après l’incarcération de deux policiers pour «importation et trafic de stupéfiants en bande organisée, blanchiment, association de malfaiteurs, faux en écriture publique», c’est le parquet d’Aix-en-Provence qui nous apprend ce samedi 5 avril qu’une greffière du tribunal judiciaire de Marseille a été placée en détention provisoire vendredi, soupçonnée d’entretenir des liens avec des trafiquants de drogue et de leur avoir fourni des informations judiciaires. Cette fonctionnaire d’une trentaine d’années a été «mise en examen pour complicité de trafic de stupéfiants, association de malfaiteurs, non-justification de ressources, violation du secret professionnel et consultation illicite de fichiers judiciaires», a confirmé le procureur d’Aix-en-Provence, Jean-Luc Blachon, à l’AFP. Elle a ensuite été placée en détention provisoire sur décision du juge des libertés et de la détention. Train de vie suspect Cette greffière, dont le métier consiste à assister les magistrats dans leurs dossiers, authentifier les actes juridictionnels ou jouer un rôle d’intermédiaire dans les procédures, avec les avocats notamment, menait un train de vie qui ne correspondait pas à ses revenus. Il lui est notamment reproché d’avoir consulté des fichiers et transmis des informations à un trafiquant avec lequel elle entretenait une relation, a-t-on appris de source proche de l’enquête. Son incarcération intervient dans le cadre d’une information judiciaire plus large ouverte en octobre. Quinze autres personnes ont également été mises en examen dans ce dossier qui a priori n’a pas de lien avec la DZ Mafia, organisation criminelle soupçonnée de nombreux homicides ces dernières années à Marseille. L’Office anti-stupéfiants (Ofast) est en charge de l’enquête, pilotée par le parquet d’Aix-en-Provence afin que ce soit un tribunal différent de celui concerné par les faits qui instruise le dossier.