Il ne sera ni au rassemblement de soutien à Marine Le Pen dans le 7e arrondissement de Paris ni à la contre-manifestation place de la République. « Manifestation… contre-manifestation…. C’est aussi vieux que la République. Mais ce n’est ni sain ni souhaitable puisque nos institutions organisent à la fois la séparation des pouvoirs et la protection de la justice », déclare François Bayrou dans l’édition de ce dimanche du Parisien. Marine Le Pen a été condamnée en première instance lundi à cinq ans d’inéligibilité avec application immédiate pour détournement de fonds publics, qui pourrait lui barrer la route pour l’Elysée. Alors que le Premier ministre avait fait part de son « trouble » face à cette décision de justice, François Bayrou répète qu’il y a « des interrogations sur l’application du jugement avant qu’il puisse y avoir appel », même si le jugement « s’impose » et qu’il « défend les juges ». « C’est une réflexion sur notre droit, et c’est le Parlement qui est souverain », ajoute-t-il, assumant d’avoir « toujours exprimé la même position : on devrait toujours avoir la possibilité de faire appel d’un jugement en première instance ». L’ingérence de Trump Le Premier ministre récuse par ailleurs tout traitement de faveur à l’encontre de Marine Le Pen, qui devrait bénéficier d’une décision en appel rapide, à l’été 2026. « La justice a pris cette décision en toute indépendance. Elle montre qu’elle mesure la gravité des conséquences de ses décisions, et elle ne veut pas être soupçonnée d’agir avec des arrière-pensées ». Dans cette interview, le Premier ministre revient sur le soutien de Donald Trump à Marine Le Pen, victime d’une « chasse aux sorcières », selon le président américain. François Bayrou pointe une ingérence, mais « il n’y a plus de frontières pour les grands débats politiques ». Toujours à propos du président américain, le chef du gouvernement estime que les hausses de droits de douane peuvent coûter « plus de 0,5 % du PIB » à la France. Egalement interrogé sur une fusion des deux partis, évoquée par la présidente du Conseil national de Renaissance Élisabeth Borne, François Bayrou répond : « Bien sûr. Pendant toute ma vie politique, j’ai toujours défendu l’unité du centre. La division, c’est la faiblesse. En plus, ces divisions sont de simples divisions d’appareil. Je suis pour l’unité et je crois que l’unité se fera ».