«Le gouvernement prend le chemin de la censure» : Bardella remet une couche de menace sur Bayrou

Des menaces pour faire oublier la condamnation. Jordan Bardella a de nouveau évoqué la possibilité d’une censure du gouvernement lundi 7 avril, au micro de RTL : si l’équipe de François Bayrou «ne décide pas de traiter des sujets qui nous paraissent fondamentaux, à commencer par les factures d’énergie, la sécurité ou l’immigration, [il] s’expose à une censure», a menacé le président du Rassemblement national. Estimant que l’exécutif «ne fait pas grand-chose depuis plusieurs semaines», Jordan Bardella a tenu à rappeler que le RN se préparait à «l’alternance» en cas d’une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale. Il n’est pas le seul de son camp à avoir agité la menace d’une censure ces derniers jours. Le député de la Somme Jean-Philippe Tanguy avait utilisé des termes similaires dimanche sur BFM TV, déclarant que «le chemin de la censure commençait à être bien entamé». Le même jour sur LCI, Sébastien Chenu, député du Nord et vice-président du RN, a lui aussi listé les sujets («l’énergie», «les retraites») qui mènent «François Bayrou pas très loin de la censure». Le RN contre «la dictature des juges» Ces déclarations interviennent au lendemain d’une mobilisation des militants en soutien à Marine Le Pen, place Vauban à Paris, pour protester contre l’application immédiate d’une peine de cinq ans d’inéligibilité pour détournement de fonds publics prononcée à son encontre lundi 31 mars dans l’affaire des assistants parlementaires européens. La députée du Pas-de-Calais écope également d’une peine de quatre ans de prison, dont deux sous bracelet électronique et 100 000 euros d’amende. Faites ce que je dis Condamnation de Marine Le Pen : toutes ces fois où le RN défendait l’exemplarité en politique La cheffe de file du Rassemblement national s’est dite victime d’une «chasse aux sorcières». «Ce n’est pas une décision de justice, c’est une décision politique» qui a «non seulement bafoué l’Etat de droit, mais aussi l’Etat de démocratie», s’est énervée Marine Le Pen lors de ce meeting organisé en urgence. Si un procès en appel a été annoncé d’ici l’été 2026, le RN a rapidement appelé ses partisans à se mobiliser contre «la dictature des juges». La menace d’une censure agitée par les cadres du RN détonne par rapport à leur position face au gouvernement Bayrou jusqu’ici. Marine Le Pen et ses alliés avaient refusé de voter chacune des six motions de censure déposées par la gauche pour faire tomber le gouvernement.