Éric Ciotti en est persuadé, Emmanuel Macron a dissous l’Assemblée nationale pour cacher le dérapage des comptes publics. Sauf que… POLITIQUE - Éric Ciotti voit décidément des complots partout. Après avoir dénoncé la semaine dernière une tyrannie des juges contre Marine Le Pen, condamnée pour détournement de fonds publics – plus de 4 millions d’euros en l’occurrence –, le député des Alpes-Maritimes a appliqué une grille de lecture similaire à la dissolution décidée il y a près d’un an par Emmanuel Macron. Par quel grand écart exactement ? Depuis octobre dernier le président de l’UDR (Union des droites) est avec Mathieu Lefèvre (EPR, Ensemble pour la République), le co-rapporteur de la commission d’enquête parlementaire sur le dérapage des finances publiques, présidée par l’insoumis Éric Coquerel. Alors que le rapport final d’enquête doit justement être examiné par ladite commission ce jeudi, Éric Ciotti a commencé à distiller ce mardi 8 avril au micro de CNews ses propres conclusions, tirées de ces mois d’investigations. Selon lui, c’est parce qu’il ne voulait « pas à assumer la dégradation catastrophique des comptes publics », qu’Emmanuel Macron aurait dissous l’Assemblée nationale en juin dernier après les élections européennes. Selon lui « le résultat des européennes est un prétexte » pour un président, qui voulait éviter à tout prix de devoir présenter un budget 2025 avec « des mesures extrêmement impopulaires, extrêmement sévères ». « Il a laissé le choix à d’autres de le faire, il l’a fait sciemment », défend Éric Ciotti. Dans un entretien paru lundi soir au Figaro, l’élu développait déjà sur sa théorie et tançait aussi Bruno Le Maire et Gabriel Attal qui auraient selon lui « lâchement tenté de s’exonérer de cette hécatombe des finances publiques en invoquant des considérations purement techniques, reposant sur leurs administrations ». La lecture de ce contenu est susceptible d’entraîner un dépôt de cookies de la part de l’opérateur tiers qui l’héberge. Compte-tenu des choix que vous avez exprimés en matière de dépôt de cookies, nous avons bloqué l’affichage de ce contenu. Si vous souhaitez y accéder, vous devez accepter la catégorie de cookies “Contenus tiers” en cliquant sur le bouton ci-dessous. Éric Ciotti semble ici ne pas respecter ses propres consignes. Il avait vilipendé il y a quelques semaines Mathieu Lefèvre après un point presse au cours duquel le député avait exposé ses propres conclusions d’enquête, lesquelles s’avéraient particulièrement clémentes avec Bruno Le Maire dont il est proche. Le député de Paris ne s’est donc pas privé de renvoyer la balle à son co-rapporteur, en jugeant que « rien, dans le contenu des auditions menées, ne corrobore son analyse ». Et le macroniste d’ajouter sur X : « Qui peut croire une seconde qu’Éric Ciotti s’intéresse de bonne foi à la réduction des déficits publics ? » La démonstration du Niçois se heurte également à l’analyse de la séquence de l’été dernier. Lorsqu’Emmanuel Macron annonce aux Français, le 9 juin au soir, la dissolution, le Rassemblement national est donné ultra-favori pour s’installer à Matignon après les législatives anticipées. Un poste depuis lequel Jordan Bardella aurait eu tout le loisir d’exposer « la dérive des comptes publics ». Par ailleurs, il n’aura pas échappé à l’allié de Marine Le Pen que c’est finalement le bloc central qui est toujours aux commandes et qui a dû défendre au début de l’année un budget particulièrement serré avec des dizaines de milliards d’économie à la clef. De quoi faire dire sur X à la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, que la démonstration d’Éric Ciotti tient plutôt de la « théorie du complot », et n’est « digne ni des crises sur lesquelles nous sommes mobilisés avec le Président et le Premier ministre, ni des travaux de la commission d’enquête parlementaire ». À voir également sur Le HuffPost : La lecture de ce contenu est susceptible d’entraîner un dépôt de cookies de la part de l’opérateur tiers qui l’héberge. Compte-tenu des choix que vous avez exprimés en matière de dépôt de cookies, nous avons bloqué l’affichage de ce contenu. Si vous souhaitez y accéder, vous devez accepter la catégorie de cookies “Contenus tiers” en cliquant sur le bouton ci-dessous. plus : Inscrivez-vous aux newsletters du HuffPost et recevez par email les infos les plus importantes et une sélection de nos meilleurs articles En vous inscrivant à ce service, vous acceptez que votre adresse mail soit utilisée par le Huffington Post, responsable de traitement, pour la gestion de votre inscription à la newsletter. Conformément à la loi du 06/01/1978 modifiée et au Règlement européen n°2016/679/UE du 27/04/2016, vous bénéficiez d’un droit d’accès, de modification, de portabilité, de suppression et d’opposition au traitement des informations vous concernant, que vous pouvez exercer auprès de dpo@groupelemonde.fr. Pour toute information complémentaire ou réclamation: CNIL