Marine Le Pen condamnée : Le texte de Ciotti pour supprimer l’exécution provisoire mal embarqué à l’Assemblée
Eric Ciotti à la rescousse de Marine Le Pen. Le patron des députés UDR à l’Assemblée, allié du RN, a annoncé la semaine dernière que son groupe déposerait une proposition de loi en juin pour « supprimer » l’exécution provisoire pour les peines d’inéligibilité, au lendemain de la condamnation de Marine Le Pen à cinq ans avec effet immédiat. Une mesure présentée dans le cadre de leur niche parlementaire visant à faire sauter « la peine de mort politique » contre la triple candidate à la présidentielle. Mais cette initiative suscite de nombreuses oppositions, y compris au sein de la droite. La droite exprime ses réserves Vincent Jeanbrun, porte-parole des députés Les Républicains et soutien de Laurent Wauquiez, s’est montré catégorique : « On ne va pas faire une loi pour Marine Le Pen ! » a-t-il affirmé sur Public Sénat. « Ça envoie le message que quand les politiques, il y a un truc qui ne leur va pas, que la loi les embête un petit peu, hop, on se réunit entre nous et on change la loi », a expliqué le député LR. Le président du Sénat Gérard Larcher a lui aussi exprimé des réserves, appelant à éviter les « lois de pulsions » tout en reconnaissant qu’une évaluation du dispositif existant pouvait être utile. Le président du groupe LR à l’Assemblée, Laurent Wauquiez, a lui affirmé attendre de connaître le contenu de la proposition de loi avant de prendre position. Pas de « loi de confort » pour LFI Sans surprise, le bloc central et la gauche devraient également s’opposer à la proposition de loi d’Eric Ciotti. Du côté de La France insoumise, Manuel Bompard a affirmé que son groupe ne soutiendrait pas une « loi Marine Le Pen », qualifiant la proposition d’Éric Ciotti de « loi de confort ». Jean-Luc Mélenchon avait semé le doute sur les intentions de LFI en disant son opposition aux mesures exécutoires et en estimant que « la décision de destituer un élu devrait revenir au peuple » après la condamnation choc de Marine Le Pen à une peine d’inéligibilité de cinq ans avec effet immédiat. Mais Manuel Bompard a rappelé que Marine Le Pen avait déjà obtenu un appel rapide. « D’un certain point de vue, cette exigence est satisfaite aujourd’hui puisqu’il va y avoir un appel dans un an. Je ne comprends pas pourquoi Madame Le Pen continue à se plaindre sur ce sujet d’ailleurs », a-t-il taclé.