Test du Xiaomi 15 Ultra : il a remplacé mon iPhone 16 Pro pendant un mois, sans regrets !

À produit exceptionnel, évènement exceptionnel. Début mars 2025, Xiaomi profitait de la vitrine offerte par le Mobile World Congress de Barcelone pour dévoiler son Xiaomi 15 Ultra. Comme l’an dernier, la partie photographique a été l’objet de toutes les attentions, le constructeur chinois l’ayant co-conçue avec Leica, le spécialiste allemand bien connu. Cette année, le duo a poussé tous les curseurs au maximum afin de faire du Xiaomi 15 Ultra la nouvelle référence de la photographie. À tel point qu’il ressemble davantage à un boîtier photo que l’on glisse dans la poche qu’à un smartphone traditionnel. Pourtant, il vient bien dans la catégorie des super-lourds, où l’on trouve déjà Apple, Samsung ou encore Google dans la catégorie. Peut-il les mettre K-O ? Ou touchera-t-il terre en premier ? Afin de le savoir j’ai remplacé mon iPhone 16 Pro par le Xiaomi 15 Ultra pendant un mois. Voici ce que j’en ai pensé. Un appareil photo compact qui fait aussi téléphone Il est vrai qu’on pourrait en douter au premier coup d’oeil, mais le Xiaomi 15 Ultra est bien un smartphone. Ses concepteurs ont opté pour un design bi-ton (aluminium et similicuir) inspiré des boîtiers traditionnels. Ils ont même poussé le vice jusqu’à badger texte et logo comme sur un bon vieux reflex ! Lorsqu’il est tenu à l’horizontale (position naturelle d’un appareil photo classique, n’en déplaise aux tiktokeurs et autres “créateurs de contenus”), la marque et le logo prennent place dans la bande grise. Leica est mentionné sur l’imposante caméra arrière, qui reprend d’ailleurs la forme circulaire d’un objectif classique. Détail qui a son importance : le logo de la marque allemande (le fameux point rouge) est ici absent. C’est normal : Leica ne l’appose que sur les produits dont il fabrique lui-même l’optique. Ce n’est pas le cas ici, la fabrication des lentilles étant confiée à un autre industriel. Avec ses 9,3 mm d’épaisseur pour 229 g, le Xiaomi 15 Ultra fait partie des mastodontes de la téléphonie, si toutefois vous le percevez comme tel. Si vous le considérez plutôt comme une caméra de poche, il figure alors parmi les boîtiers les plus compacts du marché. Pour ma part, je l’ai plutôt considéré comme un appareil photo qui peut aussi faire office de téléphone. Le meilleur en photo, tout simplement Puisque l’habit ne fait pas toujours le moine, ce Xiaomi 15 Ultra est-il vraiment l’appareil photo le smartphone que tout passionné de photo devrait avoir dans sa poche ? Pour le savoir, je l’ai pris avec moi dans tous mes instants de vie et shooté près de 1 000 photos. Long story short, comme disent les Yankees : ce 15 Ultra est une merveille. À tel point qu’il a remplacé mon boîtier professionnel durant les quatre semaines de cette expérience test. Vous ne me croyez pas ? Je vous invite à consulter les photos de mes tests les plus récents : vous devriez y reconnaitre la signature si caractéristique de Leica. Recentrons-nous sur l’essentiel : pourquoi ce 15 Ultra parvient-il à nous en mettre plein la vue ? Parce que Xiaomi a particulièrement bien soigné sa copie. Le monumental bloc photo se compose de quatre modules, équipés de lentilles de type SUMMILUX : un objectif grand-angle à ouverture variable (f/1,6-2,6) associé à un capteur 1’’ de 50 Mpx avec stabilisation optique un objectif ultra grand-angle f/2,2 avec capteur de 50 Mpx (1/2,76″) ; PDAF, macro un téléobjectif (f/1,8) avec zoom optique 3x associé à un capteur de 50 Mpx (1/2,51″) un téléobjectif périscopique f/2,6 avec zoom optique 4,3x avec un nouveau capteur de 200 Mpx (1/1,4″) La caméra frontale est quant à elle composée d’un capteur 32 Mpx (1/3.14″) et d’un objectif grand-angle ouvrant à f/2 Cet arsenal est accompagné d’optimisations logicielles co-développées avec Leica. En plus des modes Leica Vibrant et Leica Authentic (qui ajustent la colorimétrie afin de coller à la signature Leica), l’application photo dispose de diverses options destinées aussi bien aux néophytes qu’aux photographes avancés. Par exemple, Xiaomi propose aux amateurs des styles photographiques comparables à ceux d’Apple. Un débutant peut ainsi s’amuser à ajuster les contrastes, la saturation ou la balance des blancs avec un outil ludique afin de d’adapter le rendu de l’image à ses désirs. Les photographes plus expérimentés peuvent aller plus loin en configurant leurs propres presets. En plus des réglages des styles photographiques, ils peuvent aussi modifier les ISO ou la vitesse d’obturation pour sauvegarder ensuite ce rendu et l’appliquer à leurs prochaines photos. Enfin, le mode pro du Xiaomi 15 Ultra est sans doute le plus complet qu’il m’ait été donné de tester. Et la qualité photo dans tout cela ? Elle est tout simplement éblouissante ! Oubliez les iPhone 16 Pro, Pixel 9 Pro et autres Galaxy S25 Ultra : ils sont tous en K-O technique face au 15 Ultra. Je teste chaque année près d’une cinquantaine de smartphones et c’est la première fois que je n’ai rien à redire sur la partie photo. Le grand-angle associé au capteur de 1’’ (le plus grand sur un smartphone à ce jour) produit des photos avec un tel niveau de détails que je me suis surpris à les confondre avec celles d’un boîtier professionnel. L’ultra grand-angle est tout aussi convaincant, même si les bords de la scène perdent logiquement en détails par rapport au module principal. Le téléobjectif avec zoom 3x produit lui aussi des images d’une qualité exceptionnelle, notamment lors de la production de portraits. Le détourage et le Bokeh d’un naturel déconcertant laissent sans voix. Il en est de même pour la caméra frontale de 32 Mpx qui ravira les amateurs de selfies. Chose assez inhabituelle, le téléobjectif périscopique avec zoom 4,3x est accompagné du capteur le plus musclé (200 Mpx). Les photos à longue distance sont encore plus détaillées que celles du module principal. On se surprend même à pousser jusqu’à un zoom 30x avec l’assurance d’obtenir une photo exploitable. Et tout cela vaut aussi en basse lumière, domaine dans lequel le Xiaomi 15 Ultra achève la concurrence. Cette prouesse technique est renforcée par la patte Leica, apposée à peu près partout. Chaque cliché transpire Leica par son niveau de détails, sa luminosité mais surtout sa colorimétrie, unique en son genre. La photographie devient alors un plaisir exquis dont j’ai bien du mal à me défaire après ces 30 jours de test. N’allez pas croire que Xiaomi a délaissé l’aspect vidéo. À l’exception des Galaxy Sx Ultra, aucun smartphone n’est parvenu jusqu’ici à me faire abandonner mon iPhone pour produire les vidéos YouTube de la chaine Presse-citron. Le Xiaomi 15 Ultra fait ici jeu égal (au minimum) grâce aux optimisations de traitement d’images. Il peut capter des séquences en 8K à 30 im/s ou en 4K à 60 im/s Dolby Vision avec n’importe lequel de ses modules arrière. La stabilisation est nikel et le mode ralenti grimpe à 1 920 im/s. Une fonctionnalité que je n’ai quasiment pas utilisée tant les images sont lentes. En revanche, le ralenti 120 im/s en 1080p m’a émerveillé. Le kit photo : un délice Vous en voulez encore ? Le Xiaomi 15 Ultra m’a été fourni avec le « Photography Kit Legend Edition ». D’une valeur de 199 euros, cet ensemble d’accessoires (offert pour le lancement du produit) se compose d’une coque et d’un grip renforçant le look “boitier traditionnel”. Une fois connectée au smartphone en USB-C, elle offre une bien meilleure ergonomie, proche de celle d’un appareil photo compact. Elle se compose de : un déclencheur sur lequel on peut visser un bouton poussoir supplémentaire afin de retrouver le clic d’un boîtier classique une molette qui ajuste l’exposition par défaut . On peut lui assigner une autre fonction comme la gestion de l’ouverture par exemple un bouton REC pour la vidéo une molette permettant de régler le zoom On y trouve aussi un repose-pouce facilitant l’utilisation à une main, une dragonne et deux bagues d’adaptation, dont une permet de fixer des filtres 67 mm. Comme je l’évoquais dans mon expérience « j’ai remplacé mon appareil photo professionnel par un smartphone Xiaomi », cet accessoire transforme complètement la façon de faire de la photographie sur smartphone. Le Xiaomi 15 Ultra se transforme alors en boîtier compact, très en vogue chez les millenials en quête de nostalgie (en témoigne le succès de la gamme GR de Ricoh). Le Xiaomi 15 Ultra se révèle alors très séduisant, notamment pour la photo de rue. Il effraye moins le sujet qu’un boîtier traditionnel tout en restant léger et suffisamment compact pour se glisser dans une poche. Seul bémol : l’autonomie. Bien que Xiaomi ait intégré une batterie plus imposante (2 000 mAh), le kit photo s’épuise en une demie journée de street photography grand maximum. Mieux vaut donc embarquer une batterie externe avec soi afin de lui donner un petit coup de boost en milieu de journée. Il est aussi important d’utiliser un téléphone chargé car le boîtier lui injecte une partie de son énergie lorsque celui-ci passe sous un certain seuil. Fiche technique très musclée Derrière ses allures d’appareil photo compact, le Xiaomi 15 Ultra reste bien un smartphone. Et quel smartphone ! Commençons par son écran, tout bonnement l’un des plus lumineux du moment. D’une diagonale de 6,73’’, la dalle QHD 120 Hz adaptative atteint 1552 cd/m2 en luminosité moyenne. C’est mieux que tous les derniers smartphones ultra-premium, à l’exception du Pixel 9 Pro et ses 2 232 cd/m2. Voilà pour les amateurs de chiffres. Au quotidien, l’écran du 15 Ultra se révèle époustouflant. La technologie OLED offre des contrastes saisissants ainsi que des noirs infinis. De quoi séduire les amateurs de jeu. Vous êtes plutôt films, séries ou vidéos Youtube ? Le 15 Ultra propose aussi une expérience aux petits oignons grâce, notamment, à la compatibilité HDR 10+ et Dolby Vision. Sous cette magnifique dalle, Xiaomi a intégré le Snapdragon 8 Elite, le dernier SoC haut de gamme conconcté par Qualcomm. Associé à 16 Go de RAM et 512 Go de stockage, il délivre des performances hallucinantes. Sur l’ensemble des benchmarks, le Xiaomi 15 Ultra surclasse tous ses concurrents, dont le dernier Galaxy S25 Ultra de Samsung. Cela se traduit par une utilisation fluide en toutes circonstances, une excellente gestion du multitâche (avec 16 Go de RAM, le contraire serait inquiétant) ainsi qu’une rapidité encore jamais vue dans l’exécution d’applications très exigeantes (retouche photo, montage vidéo, jeu). En revanche, Xiaomi semble éprouver quelques difficultés à gérer cette débauche de puissance. Lors de longues sessions de jeu, le 15 Ultra a tendance à chauffer. Après vérification par le laboratoire 01Lab, c’est effectivement le cas : le thermomètre affiche 48,2°C , soit une augmentation de 27,6°C. C’est bien plus que tous ses concurrents. Cela se traduit-il par une quelconque gêne au quotidien ? Pas vraiment. Le throttling (réduction de la fréquence de fonctionnement afin de limiter la chauffe) est parfaitement maîtrisé. On perd donc un peu en puissance lorsque le téléphone monte en température. Mais son niveau de départ est tellement élevé que je n’ai jamais ressenti les effets d’un ralentissement volontaire du processeur. Autonomie moyenne mais recharge ultra-rapide Le Xiaomi 15 Ultra embarque une batterie de 5 410 mAh. Pour conserver un format acceptable, Xiaomi a fait appel à la technologie Silicium-Carbone, déjà vue chez la concurrence (notamment Honor). Cette capacité de batterie laissait présager une autonomie confortable. Hélas, elle se révèle tout juste moyenne, la faute à un problème d’optimisation de la puce. Le Xiaomi 15 Ultra s’en tire pourtant très bien dans les tests effectués au laboratoire 01Lab : avec une autonomie mixte de 19h58, il fait mieux que le Galaxy S25 Ultra de Samsung (19h28). Des résultats que je n’ai pas constaté dans mon utilisation quotidienne. En théorie, avec de tels scores, le 15 Ultra devrait tenir deux jours en utilisation standard. En pratique, il ne dépasse jamais la journée et demie en abusant des modes d’économie d’énergie. J’ai dû le recharger presque tous les soirs. Heureusement, Xiaomi se rattrape avec une technologie de charge ultra- rapide. Livré avec un câble compatible mais sans le bloc d’alimentation, le Xiaomi 15 Ultra peut supporte la charge rapide 90 Watts. En 30 minutes, la batterie récupère 70% de sa capacité (100% en un peu moins d’une heure). La charge sans fil 80 Watts se révèle tout aussi performante : de 0 à 100% en à peine plus d’une heure. De quoi mettre K.O la concurrence. Enfin un logiciel abouti mais… Xiaomi et le logiciel, c’est une drôle d’histoire. D’un côté, le constructeur s’est inspiré des meilleurs pour proposer une interface fluide et hautement personnalisable. De l’autre, il ne peut s’empêcher de nous refourguer applications et jeux pré-installés. Ces logiciels sont légion sur les smartphones d’entrée et milieu de gamme. Ils permettent aux constructeurs de dégager quelques marges sur des produits qui ne leur rapportent pas grand chose, si ce n’est une présence sur des segments à fort volume de ventes. Fair enough. En revanche, se coltiner ces parasites dans un smartphone vendu 1 500 euros, c’est non ! D’aucuns diront qu’il est toujours possible de les désinstaller. C’est exact. Mais on est en droit d’exiger de se passer de cette opération lorsque l’on débourser un SMIC pour s’offrir un smartphone. Cela est d’autant plus décevant que HyperOS 2.0 (ici avec Android 15) figure parmi les surcouches les plus agréables à utiliser. J’ai longtemps boudé les smartphones Xiaomi à cause de leur logiciel désordonné et de l’absence de toute réflexion profonde sur la façon dont on utilise un smartphone. HyperOS 2.0 symbolise donc à lui seul l’âge de la maturité pour le constructeur. Xiaomi ne se contente plus de superposer des fonctionnalités vues chez la concurrence sans aucune homogénéité. Ici, l’interface est parfaitement optimisée. En s’inspirant des meilleurs (le menu des paramètres rapides est pompé ressemble beaucoup à celui d’iOS) sans en faire trop, Xiaomi a donc trouvé sa recette. Chaque élément est à sa place, accessible en un clin d’oeil, avec des animations d’une fluidité déconcertante. Je regrette tout de même que Xiaomi aborde le sujet de l’IA avec timidité. Je comprends mieux pourquoi le constructeur ne s’est pas attardé sur ce sujet lors de sa très longue conférence à Barcelone. Ainsi, le Xiaomi 15 Ultra dispose d’outils déjà vus à peu près partout depuis l’année dernière (outils d’écriture, résumé d’articles) à ceci près qu’ils sont limités aux applications maison. Impossible par exemple d’obtenir un résumé d’article dans Chrome, il faut obligatoirement passer par Mi Browser (qui l’utilise en France ?) Idem pour les fonctionnalités d’écriture : elles sont limités à l’application Notes de Xiaomi. Pour le moment, le constructeur a concentré ses efforts sur la photographie (encore elle). La gomme magique, l’upscaling, le remplacement de ciel, l’atténuation des reflets d’une vitre : toutes ces fonctionnalités de retouche photo sont disponibles dans le Xiaomi 15 Ultra. Mais c’est à peu près tout ce que l’on a de convaincant sur le volet de l’IA. Dommage. Enfin, et c’est sans doute plus déplorable, Xiaomi ne propose que quatre années de mises à jour majeures et six ans de mises à jour de sécurité. C’est trop peu pour un smartphone vendu à ce prix. La concurrence propose désormais un suivi logiciel de sept ans. Notre avis sur le Xiaomi 15 Ultra Si je ne devais juger le Xiaomi 15 Ultra que sur ses talents de photographe, il obtiendrait un 10/10. La qualité et l’expérience de la photographie prennent une autre dimension avec ce smartphone de tous les excès. Xiaomi et Leica ont enfin trouvé la recette parfaite pour tout amateur de photographie (et on connaît leurs exigences). Mais le Xiaomi 15 Ultra n’est pas seulement un appareil photo de poche, c’est aussi un smartphone. Bien que le constructeur chinois délivre une copie très propre, elle est entachée de petits « mais ». Le Xiaomi 15 Ultra est très puissant, mais il chauffe. Son design est original, mais il reste très imposant. Son logiciel est bougrement bien fichu, mais il est truffé de bloatwares et le suivi des mises à jour est limité à quatre ans. Il se recharge à une vitesse folle, mais son autonomie est décevante. Ces petits défauts suffisent-ils à entamer mon enthousiasme ? Pas du tout. Dans l’ensemble, le Xiaomi 15 Ultra reste à la hauteur des ses concurrents directs, ses talents de photographe en plus. Il a donc toute sa place parmi les grands. Encore faut-il accepter de débourser 1 500 euros pour un smartphone frappé du logo Xiaomi. La marque le reconnaît elle-même, il lui reste encore beaucoup à faire en matière de communication pour décoller son étiquette de marque chinoise un peu cheap. Un travail de fond que Huawei avait réussi à mener à son terme avant que les Etats-Unis ne l’éliminent définitivement des marchés occidentaux. Le 15 Ultra est sans aucun doute un modèle charnière pour Xiaomi. Une démonstration de style qui le hisse au même rang qu’Apple, Samsung ou Google. Un vrai coup de coeur ! 📍 Pour ne manquer aucune actualité de Presse-citron, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp. Newsletter 🍋 Abonnez-vous, et recevez chaque matin un résumé de l’actu tech Votre email : Je m'inscris J'ai lu et accepte les termes et les conditions Laissez ce champ vide si vous êtes humain :