La France pourrait reconnaître officiellement l’État palestinien d’ici au mois de juin. Emmanuel Macron l’a annoncé mardi soir au cours d’un entretien dans « C’est à vous » sur France 5, et a précisé que cette reconnaissance pourrait intervenir à l’occasion d’une conférence internationale organisée avec l’Arabie saoudite aux Nations unies. « On doit aller vers une reconnaissance (de l’État palestinien) et donc dans les prochains mois on ira », a déclaré le président français, qui souhaite inscrire ce geste dans un processus de reconnaissance réciproque, incluant Israël. Une initiative immédiatement saluée par une responsable palestinienne. Varsen Aghabekian Shahin, ministre d’État aux Affaires étrangères, y voit « un pas dans la bonne direction », conforme à la défense des droits des Palestiniens et à la perspective d’une solution à deux États. Une conférence pour enclencher une dynamique Prévue pour juin à New York, la conférence aura pour objectif de faire avancer la reconnaissance de la Palestine tout en encourageant certains pays arabes à reconnaître Israël. « Notre objectif, c’est quelque part en juin de finaliser le mouvement de reconnaissance réciproque par plusieurs », a précisé Emmanuel Macron. Si près de 150 États reconnaissent déjà la Palestine, la France ne l’a encore jamais fait officiellement. Soutien au plan arabe pour Gaza Lors de son déplacement au Caire lundi, Emmanuel Macron a également apporté son appui à un plan arabe pour Gaza, préparé par l’Égypte. Ce projet prévoit la reconstruction de la bande de Gaza sans déplacement des populations et un retour de l’Autorité palestinienne, évincée du territoire en 2007 par le Hamas. Il exclut aussi tout rôle futur du Hamas. Macron a opposé une fin de non-recevoir au plan défendu par Donald Trump, qui envisage de transformer Gaza en zone économique ouverte en en expulsant ses habitants. « Gaza n’est pas un projet immobilier », a-t-il réagi. Le chef de l’État plaide pour une solution politique durable avant tout projet de développement. « Je dis au président Trump, c’est vrai que c’est trop lent tout ça, je comprends ton impatience, peut-être ce serait formidable si un jour ça se développait de manière extraordinaire, mais là notre responsabilité c’est de sauver des vies, de retrouver la paix et de négocier un cadre politique. Aujourd’hui, personne ne mettra un centime à Gaza » sans cadre politique solide, a-t-il martelé.