Il y a des PFAS dans les jouets de nos enfants et l’Europe a décidé de faire en sorte que ça s’arrête

Un texte interdira d’ici quatre ans et demi la commercialisation au sein de l’UE de jouets contenant des perturbateurs endocriniens, comme le bisphénol A et des PFAS. SANTÉ - Dans leur chambre, les enfants aussi sont exposés aux « polluants éternels ». Le Parlement européen, la Commission et les États membres ont trouvé un accord jeudi 10 avril pour interdire à l’horizon 2030 les PFAS et les perturbateurs endocriniens dans les jouets. Après ce compromis, ce nouveau règlement doit faire l’objet d’une adoption formelle dans les semaines qui viennent. Le texte interdit d’ici quatre ans et demi la commercialisation au sein de l’Union européenne de jouets contenant des produits chimiques dangereux, des perturbateurs endocriniens comme le bisphénol A et des PFAS. Aujourd’hui, « ces substances peuvent se trouver par exemple dans des jouets pour le bain, des jeux de plage ou des anneaux de dentition, et pénétrer dans l’organisme des enfants par contact avec la bouche, avec la peau ou par les voies respiratoires », souligne l’eurodéputé centriste Pascal Canfin (Renew). Les parfums allergènes dans les jouets qui peuvent aller à la bouche des enfants de moins de 36 mois seront également interdits. Le délai de quatre ans et demi laissé aux industriels doit leur permettre de s’adapter. Et l’interdiction ne s’appliquera pas à certains composants inaccessibles aux enfants. « Le nouveau règlement sur la sécurité des jouets envoie un signal fort : pour la protection de nos enfants » et « pour une concurrence loyale » avec des pays comme la Chine, estime l’eurodéputée allemande Marion Walsmann (PPE, droite), qui a porté le texte au Parlement. « Bien que l’Union européenne dispose déjà des jouets les plus sûrs au monde, un produit sur cinq classé comme dangereux et retiré du marché dans l’UE était un jouet », relève-t-elle. La Commission européenne a promis d’ici la fin de l’année une proposition pour réviser plus généralement sa législation sur les substances chimiques (Reach). La commissaire européenne en charge de l’environnement, Jessika Roswall, entend en outre mettre sur la table en 2026 une proposition pour interdire les PFAS dans les objets de consommation courante. Selon Pascal Canfin, la « Commission traîne les pieds » sur ces sujets. « Il vaudrait mieux un texte transversal » de la Commission pour interdire plus largement les PFAS, mais « faute de mieux, on le fait de manière sectorielle (sur les jouets), car on ne va pas attendre un texte qui n’arrive pas », insiste l’élu français. Substances chimiques particulièrement stables, les PFAS, surnommés « polluants éternels », sont l’objet de restrictions croissantes dans le monde pour les menaces qu’ils représentent pour l’environnement et la santé humaine. Au nombre de plusieurs milliers, ces produits chimiques per- et polyfluoroalkylées (PFAS), sont abondamment utilisés dans l’industrie depuis le milieu du XXe siècle notamment pour leurs propriétés imperméabilisantes et antiadhésives. Ils contaminent « fréquemment » eaux et sols, selon l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA). Des travaux scientifiques montrent que certains peuvent avoir des effets délétères : augmentation du taux de cholestérol, cancers, effets sur la fertilité et le développement du fœtus, etc. Ils sont aussi suspectés d’interférer avec le système endocrinien (thyroïde) et immunitaire. À voir également sur Le HuffPost : La lecture de ce contenu est susceptible d’entraîner un dépôt de cookies de la part de l’opérateur tiers qui l’héberge. Compte-tenu des choix que vous avez exprimés en matière de dépôt de cookies, nous avons bloqué l’affichage de ce contenu. Si vous souhaitez y accéder, vous devez accepter la catégorie de cookies “Contenus tiers” en cliquant sur le bouton ci-dessous. plus : Le HuffPost avec AFP Inscrivez-vous aux newsletters du HuffPost et recevez par email les infos les plus importantes et une sélection de nos meilleurs articles En vous inscrivant à ce service, vous acceptez que votre adresse mail soit utilisée par le Huffington Post, responsable de traitement, pour la gestion de votre inscription à la newsletter. Conformément à la loi du 06/01/1978 modifiée et au Règlement européen n°2016/679/UE du 27/04/2016, vous bénéficiez d’un droit d’accès, de modification, de portabilité, de suppression et d’opposition au traitement de