À une semaine des rassemblements familiaux en vue du long congé de Pâques, le chef libéral Mark Carney se prépare à faire une apparition sur le plateau de la populaire émission Tout le monde en parle, dimanche soir, à Radio-Canada. M. Carney va donc répondre aux questions de l’animateur Guy A. Lepage, tout comme le chef conservateur Pierre Poilievre, qui convoite aussi le poste de premier ministre lors des élections fédérales du 28 avril. La dernière fois que M. Carney a participé à une émission de fin de soirée de type talk-show, c’était le 13 janvier dernier, au Daily Show, de l’animateur Jon Stewart, aux États-Unis, qui traite des sujets d’actualités de manière humoristique. À ce moment-là, Mark Carney n’avait pas encore confirmé sa candidature dans la course à la direction du Parti libéral du Canada (PLC), qu’il a finalement remportée le 9 mars, succédant à Justin Trudeau comme chef libéral, puis en tant que 24e premier ministre du Canada le 14 mars. La rencontre de 20 minutes avec l’animateur américain Jon Stewart, sur un ton léger et humoristique, avait permis de dévoiler un autre côté de l’économiste et ancien gouverneur de la Banque du Canada. Cette fois, l’entrevue se déroulera en français, qui n’est pas la langue maternelle de Mark Carney. De plus, ce dernier y croisera possiblement son principal rival aux élections fédérales, le chef du Parti conservateur du Canada (PCC), Pierre Poilievre, qui ne cesse d’expliquer aux électeurs pourquoi ils ne devraient pas voter pour les libéraux de Mark Carney, dont il a mis en doute l’intégrité à maintes reprises dans ses anciennes fonctions chez Brookfield. M. Poilievre s’est d’ailleurs engagé à combler les failles qui permettent aux grandes entreprises d’échapper au fisc, si un gouvernement conservateur est élu. Il ne reste plus que 15 jours à la campagne électorale et des analystes observent que les Canadiens ne connaissent pas encore vraiment le chef libéral Mark Carney, outre l’économiste pragmatique, un rôle qui lui a bien servi jusqu’à maintenant, dans la foulée de la guerre commerciale avec l’administration Trump aux États-Unis. Jusqu’à présent, Mark Carney n’a accordé que très peu d’entrevues, à l’extérieur des conférences de presse de campagne, dont les questions sont limitées. Il a fait face aux questions de trois journalistes de Radio-Canada à l’émission spéciale Cinq chefs, une élection, le 3 avril dernier. Sa participation à l’émission Tout le monde en parle, qui a une bonne cote d’écoute au Québec le dimanche soir, pourrait donc apporter un nouvel éclairage sur ce nouveau politicien. Puis, il y aura les débats des chefs, plus tard cette semaine, qui peuvent contribuer à convaincre des électeurs indécis. Les débats des chefs de mercredi, en français, et de jeudi, en anglais, où les chefs des principaux partis fédéraux s’affronteront pour la première fois depuis le déclenchement des élections le 23 mars, pourraient marquer un moment décisif de la campagne. En date du 12 avril, l’agrégateur de sondages 338Canada rapportait que le PLC était toujours en avance dans les intentions de vote des Canadiens à 44 %, avec une marge d’erreur de plus ou moins 5 %, suivi du Parti conservateur à 37 %, avec une marge d’erreur de plus ou moins 4 %, suivi du NPD à 9 %, du BQ à 6 % et du Parti vert du Canada (PVC) à 2 %. Les sondages ont peu bougé dans l’appui aux libéraux et aux conservateurs depuis le début de la campagne électorale. Au Québec, l’avance des libéraux dans les sondages se situait à 43 %, suivi par 24 % des intentions de vote allant plutôt au Bloc québécois (BQ) et ensuite au Parti conservateur du Canada (PCC) à 23 %, puis au Nouveau Parti démocratique du Canada (NPD) à 6 %.