Les gendarmes ont annoncé samedi soir la « fin des recherches de type ratissage » au profit d’opérations plus ciblées menées dans le cadre de l’enquête judiciaire ouverte pour « disparition inquiétante ». Un appel à témoins a été lancé par la Gendarmerie de Vivonne pour retrouver la joggeuse, Agathe Hilairet. - Gendarmerie de Vivonne L’imposant dispositif déployé pour retrouver Agathe Hilairet, une joggeuse de 28 ans disparue dans la Vienne depuis jeudi, a été levé samedi soir, après plus de 48 heures sans signe de vie, laissant désormais place au volet judiciaire de l’enquête. Place aux enquêteurs de la section de recherches Plongeurs sondant les cours d’eau, hélicoptère avec caméra thermique et drones survolant une large zone boisée de 100 kilomètres carrés… D’importants moyens ont été déployés près de Vivonne, à 20 km au sud de Poitiers, pour tenter de retrouver Agathe Hilairet, coureuse expérimentée de frêle corpulence (1,65 m, 35 kg). « Le dispositif de grande ampleur de ces derniers jours va laisser place à l’engagement, à partir de dimanche, d’une cinquantaine de gendarmes au profit des enquêteurs de la section de recherches et de la brigade de recherches de Poitiers », a déclaré la gendarmerie. Ce qui n'empêche pas de continuer à sonder les points d'eau qui n'ont pas encore été explorés. Des plongeurs de la brigade nautique d'Arcachon sont ainsi venus dimanche en renfort des plongeurs de La Rochelle. La joggeuse de 28 ans, pratiquante de trail qui parcourait des distances supérieures à 15 ou 20 km à chaque sortie, s’était élancée jeudi matin du domicile de ses parents à Vivonne. Son père a donné l’alerte en ne la voyant pas revenir, alors que son téléphone ne répondait plus. « Une dizaine d’auditions de témoins et de proches » Les enquêteurs ont trouvé dans son logement des indices semblant éloigner l’hypothèse d’une fugue planifiée, a-t-on appris de source proche de l’enquête, confirmant des informations de BFMTV. « Toutes les hypothèses sont ouvertes », a déclaré dimanche une source proche de l’enquête lancée. « On étudie toutes les hypothèses, dont celle criminelle, bien évidemment […] On est sur le spectre large des hypothèses. Et c’est le travail d’investigation qui va, au bout du bout, orienter » l’enquête, a ajouté cette source. Les recherches ont été engagées dès jeudi après-midi dans un secteur forestier autour des communes de Vivonne, Voulon, Celle-Lévescault et Gençay. « Les difficultés [des recherches] tiennent notamment à ce que certaines zones boisées sont très denses », a souligné Cyril Lacombe, procureur de la République à Poitiers, samedi dans un communiqué. « Une dizaine d’auditions de témoins et de proches » ont déjà été effectuées en parallèle, selon le magistrat qui avait dit la veille explorer « toutes les pistes ». Une vingtaine de personnes en tout se sont manifestées depuis la diffusion de l'appel à témoins, a indiqué de son côté la gendarmerie samedi. « Elle était très, très, très maigre » Sur l’application de géolocalisation sportive Strava, la jeune femme se décrit comme « adorant la course à pied », qu’elle pratique « depuis [ses] 17 ans ». Elle avait repris en mai 2024 après « plusieurs années d’arrêt », selon un message posté alors sur son compte Facebook. « On était au collège ensemble […] Quand on est rentrées au lycée, j’ai vu qu’elle avait perdu beaucoup, beaucoup de poids », a témoigné auprès de l’AFPTV Candice, chargée de mission âgée de 25 ans. « Je me demande si elle n’a pas eu un problème de santé parce qu’elle était très, très, très maigre. De courir, faire du sport dans son état… J’espère vraiment qu’ils vont la retrouver », a-t-elle ajouté. Une voisine a dit au quotidien La Nouvelle République que la jeune femme était en « arrêt maladie depuis deux mois ». Pour Rose-Marie Bertaud, maire de Vivonne, cette petite ville de 4.500 habitants est sous le « choc » et « dans l’attente ». « Plus le temps passe, plus ça devient difficile de savoir ce qui a pu arriver. »