Football : la Belgique coupe le signal de plus de 130 sites IPTV pirates

Les amateurs de foot qui comptaient sur des sites pirates pour suivre les matchs du championnat belge ont eu une mauvaise surprise samedi de la semaine dernière. Plusieurs plateformes de streaming illégal ont tout simplement disparu des radars, et ce n’était pas un bug. D’après le quotidien L’Echo, DAZN et 12th Player, qui diffusent la compétition en Belgique, ont lancé un grand coup de filet contre plus de 130 sites de streaming et IPTV illégaux. Un coup bien préparé avant les play-offs L’objectif était clair : casser les habitudes des spectateurs qui se tournent vers ces services alternatifs, souvent gratuits, pour regarder les matchs. Le timing était d’ailleurs tout sauf un hasard. Les blocages sont entrés en vigueur juste avant le début de la deuxième journée des play-offs. De quoi frustrer bon nombre de fans… et faire passer un message. Ce qui rend l’opération particulièrement musclée, c’est qu’elle ne s’est pas arrêtée aux fournisseurs d’accès à Internet. DAZN et 12th Player ont aussi obtenu du tribunal de l’entreprise de Bruxelles que Cloudflare, Google et Cisco – qui proposent des services DNS publics – bloquent eux aussi les sites listés. Et si ces entreprises ne s’exécutent pas ? L’amende monte à 100.000 euros… par jour. En Belgique, le blocage de sites pirates n’est pas nouveau. The Pirate Bay était déjà dans le viseur dès 2011. Mais jusque-là, ces actions étaient souvent ponctuelles, parfois inefficaces, et rarement massives. Tout a changé avec une loi votée en 2022, qui donne plus de moyens juridiques aux ayants droit pour réagir rapidement et bloquer des sites de manière dynamique — c’est-à-dire sans avoir à retourner devant le juge à chaque changement de domaine. En 2024, DAZN et 12th Player avaient déjà commencé à utiliser ces nouveaux outils, avec l’appui des principaux FAI du pays : Telenet, Proximus, Voo et Orange. Ces derniers n’ont pas freiné des quatre fers. Au contraire, leurs dirigeants ont publiquement soutenu ces mesures. La nouveauté ici, c’est l’implication directe des services DNS. Avant, quand un site était bloqué par un FAI, il suffisait souvent de changer de DNS (pour passer par Google ou Cloudflare) pour y accéder de nouveau. Cette fois, même ce plan B n’a pas fonctionné. Reste à voir si cette stratégie tiendra dans le temps. Car bloquer l’accès, ce n’est pas la même chose qu’éliminer les flux illégaux à la source.