Volodymyr Zelensky veut voir Donald Trump dans son pays. L’objectif du président ukrainien est de montrer à son homologue l’étendue de la dévastation causée par Vladimir Poutine, selon une interview diffusée dimanche par la chaîne de télévision américaine CBS. L’entretien, pour l’émission 60 Minutes, a été enregistré avant la frappe russe qui a fait dimanche au moins 34 morts à Soumy, dans le nord-est de l’Ukraine, suscitant une condamnation internationale. « Poutine n’a jamais voulu arrêter la guerre » S’adressant indirectement au président des Etats-Unis, Volodymyr Zelensky a déclaré : « Nous voulons que vous veniez voir. Vous pensez que vous comprenez ce qui se passe ici. Très bien, nous respectons votre décision ». « Mais s’il vous plaît, avant de prendre toute décision, avant toute forme de négociation, venez voir les gens, les civils, les combattants, les hôpitaux, les églises, les enfants, détruits ou morts. Venez, voyez et ensuite avançons avec un plan pour mettre fin à la guerre ». Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump a engagé des pourparlers avec Moscou, contournant l’Ukraine et les Européens, mais sans parvenir jusqu’à présent à convaincre Vladimir Poutine d’accepter une trêve dans les combats. Alors que Donald Trump a récemment semblé perdre patience vis-à-vis de la Russie, Volodymyr Zelensky a estimé que « l’on ne peut pas faire confiance à Poutine ». « Je l’ai dit au président Trump à de nombreuses reprises […] : Poutine n’a jamais voulu arrêter la guerre. Il n’a jamais voulu que nous soyons indépendants. Poutine veut nous détruire complètement ». Trump pourra aller où il veut, promet Zelensky Fin février, lors d’une violente altercation verbale à la Maison-Blanche, le vice-président américain JD Vance avait accusé Volodymyr Zelensky d’organiser des visites de « propagande » en Ukraine. Le président ukrainien a une nouvelle fois démenti cette accusation sur CBS et assuré qu’une visite de Donald Trump se ferait « sans préparation ». « Ce ne sera pas du théâtre […] Vous pouvez aller où vous voulez, dans n’importe quelle ville qui a subi une attaque ». Interrogé par ailleurs sur les propos de Donald Trump, qui l’avait traité de « dictateur » et avait estimé que Kiev avait déclenché la guerre, Volodymyr Zelensky a déploré que « le point de vue russe soit prévalent aux Etats-Unis ». « Cela est révélateur de l’influence énorme de la politique d’information russe en Amérique, sur la politique des Etats-Unis et sur le personnel politique », a-t-il regretté. L’entretien était enregistré à Kryvyï Rig, la ville natale du président ukrainien, où une frappe a tué début avril 20 personnes, dont neuf enfants. Il a confié éprouver « une haine à 100 % » pour le président russe. « Que peut-on dire d’autre de quelqu’un qui vient ici tuer des gens, nos enfants ? », a-t-il dit, avant d’ajouter : « ça ne signifie pas que l’on ne doit pas s’efforcer d’arrêter la guerre le plus vite possible ».