En Equateur, Daniel Noboa se félicite d’une « victoire historique » à la présidentielle, mais Luisa Gonzalez conteste les résultats

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La candidate de gauche demande un recomptage. Le Monde avec AFP Temps de Lecture 3 min. Après un premier court mandat à la tête de l’Equateur, le président sortant, Daniel Noboa, n’a pas tardé à revendiquer sa réélection, dimanche 13 avril en soirée, alors que le Conseil national électoral (CNE) a annoncé une tendance « irréversible » à propos des résultats du second tour du scrutin. Après dépouillement de 94 % des bulletins de vote, le dirigeant obtenait 56 % des voix, contre 44 % pour sa rivale de gauche, Luisa Gonzalez, qui conteste cette élection. « Cette victoire est historique, une victoire avec plus de dix points d’avance, une victoire de plus d’un million de voix qui ne laisse aucun doute quant à celui qui est le vainqueur », a affirmé M. Noboa, 37 ans, devant la presse, à son domicile situé dans la station balnéaire d’Olon, sur la côte Pacifique. Il a trouvé « regrettable que, avec une différence de 11,12 points, on essaie d’une manière ou d’une autre de remettre en question la volonté des Equatoriens ». « Je refuse de croire qu’il existe un peuple qui préfère le mensonge à la vérité (…), nous allons demander un nouveau décompte et l’ouverture des urnes », a déclaré de son côté, à Quito, la dauphine de l’ancien dirigeant socialiste, Rafael Correa (2007-2017), figure clivante en Equateur. Dénonçant une « fraude électorale grotesque », Luisa Gonzalez, avocate de 47 ans, aspirait à devenir la première femme à diriger le pays. Elle avait déjà perdu, en octobre 2023, face à M. Noboa, lors du scrutin convoqué par son prédécesseur, Guillermo Lasso. Selon le CNE, 84 % des 13,7 millions d’électeurs appelés aux urnes dans ce scrutin obligatoire sont allés, dimanche, dans les bureaux de vote gardés par des milliers de militaires et policiers, au terme d’une campagne électorale dominée par la question de la lutte contre les gangs de trafiquants de drogue et la violence dans le pays. Ces dernières années, ce pays andin de 18 millions d’habitants a connu une transformation brutale. Ses ports sur le Pacifique, son économie « dollarisée » et sa position entre la Colombie et le Pérou – les deux plus gros producteurs mondiaux de cocaïne – ont fait de l’Equateur une plaque tournante du trafic de drogue. La guerre entre cartels a conduit à l’assassinat d’un candidat à la présidence en 2023, à la prise de contrôle de prisons par des groupes criminels et à une attaque armée, au début de 2024, contre une chaîne de télévision. Tout cela dans une économie endettée et chancelante. Autrefois considéré comme une oasis de tranquillité dans une région troublée, l’Equateur a connu, en 2025, le début d’année le plus sanglant de son histoire récente : chaque heure, une personne est tuée. A l’issue du premier tour, en février, où moins de 17 000 voix séparaient les deux candidats, Daniel Noboa, qui a fini en tête, avait dénoncé de « nombreuses irrégularités », des soupçons rejetés par les observateurs internationaux présents sur place. Luisa Gonzalez avait, pour sa part, accusé le gouvernement « d’actions désespérées » visant à manipuler les procès-verbaux de l’élection. La présidente du CNE, Diana Atamaint, avait pourtant prévenu dimanche matin : « Nous devons rejeter fermement le discours sur la fraude ; les accusations sans preuve non seulement nuisent à cette institution, mais minent également la confiance envers la démocratie elle-même. » En vain. Héritier d’un magnat de la banane, Daniel Noboa incarne l’élite politique équatorienne issue du monde de l’entreprise. Il exploite sur les réseaux sociaux son image de jeune dirigeant, tenant d’une ligne dure en matière de sécurité, marquée par l’envoi de militaires dans les rues et dans les prisons, une politique dénoncée par des organisations de défense des droits humains. Alors qu’il n’avait qu’une maigre expérience en politique, il avait créé la surprise en devenant, à 35 ans, le plus jeune président d’Equateur, pour mener jusqu’à son terme, en mai, le mandat de Guillermo Lasso. L’ex-président avait dissous le Parlement et déclenché des élections anticipées pour éviter d’être destitué par une procédure parlementaire pour corruption. Mais « rien ne se résout en un an », répète M. Noboa, réélu pour quatre ans, qui promet de redoubler d’efforts pour endiguer la violence liée au trafic de drogue. Ses relations avec les gouvernements de gauche sont tendu