Une gigantesque tempête de sable a frappé le centre et le sud de l’Irak lundi, plongeant plusieurs provinces dans un nuage opaque de poussière et saturant les hôpitaux de patients souffrant de troubles respiratoires. Plus de 1.800 personnes ont été prises en charge dans au moins cinq régions touchées, selon les autorités sanitaires locales. A Najaf et Bassora, deux des plus grandes villes du sud, les aéroports ont été contraints de suspendre temporairement les vols, la visibilité étant réduite à moins d’un kilomètre. A Mouthana, « plus de 700 cas de suffocation » ont été recensés, a déclaré Mazen el-Egeili, directeur des services de santé provinciaux. Une tempête venue d’Arabie saoudite La province de Najaf a signalé plus de 250 cas similaires. Dans les rues, les habitants et les policiers se protégeaient tant bien que mal avec des masques sanitaires, tandis que des secouristes administraient de l’oxygène à des patients en détresse. A Diwaniya, Dhi Qar et Bassora, les autorités ont respectivement rapporté 322, 174 et 361 cas d’affections respiratoires. Selon les services météorologiques irakiens, la tempête a été causée par « des vents de surface en provenance de l’est de l’Arabie saoudite et du sud-ouest de l’Irak ». Si Bagdad a également été balayée par des vents violents, les prévisions indiquent un impact plus limité sur la capitale. Un phénomène de plus en plus fréquent Longtemps sporadiques, les tempêtes de sable deviennent plus fréquentes et plus intenses en Irak, l’un des cinq pays les plus exposés aux effets du changement climatique, selon les Nations unies. « La désertification affecte 39 % de la superficie du pays », alertent les agences onusiennes, qui recommandent entre autres la création de forêts brise-vent pour limiter les effets de ces phénomènes. En mai 2022, une tempête similaire avait fait au moins un mort et 5.000 blessés. Les personnes âgées et celles souffrant de maladies respiratoires chroniques figurent parmi les plus vulnérables.