Droits de douane : Une élue proche de Trump a investi en Bourse juste avant son revirement
Coup de chance ou savant calcul ? S’il y en a une qui a bien profité de la crise mondiale provoquée par les droits de douane imposés par Donald Trump à ses partenaires économiques, c’est Marjorie Taylor Greene. Son nom ne vous dit sans doute rien, mais elle est proche du président républicain. Alors que les bourses du monde entier dévissaient face à l’incertitude provoquée par les menaces du chef d’Etat, elle a su investir pile au bon moment. Entre les 8 et 9 avril, elle a acquis des actions de plusieurs entreprises de la tech, dont Apple et Amazon, ou du géant pharmaceutique Merck, pour un montant total compris entre 21.000 et 315.000 dollars. Soit un jour avant le revirement du locataire de la Maison-Blanche qui a fait rebondir les marchés, selon un document officiel. L’élue trumpiste de l’Etat de Géorgie, l’une des supportrices les plus démonstratives du président américain, a également vendu au même moment pour entre 50 et 100.000 dollars de bons du Trésor américain, selon le document qu’elle a transmis au Congrès, initialement publié par le New York Times. Rebond historique Après avoir déclenché une guerre commerciale mondiale et ébranlé les marchés, Donald Trump avait écrit le 9 avril sur sa plateforme TruthSocial, quelques minutes après l’ouverture de Wall Street, « C’EST LE MOMENT D’ACHETER ». Quelques heures plus tard, il annonçait une suspension pour 90 jours des droits de douane supplémentaires à l’encontre de dizaines de pays, à l’exception de la Chine, provoquant un rebond boursier historique. De quoi alimenter des soupçons de délit d’initié parmi l’opposition démocrate, qui a demandé vendredi une enquête au gendarme boursier américain, la SEC (Securities and Exchange Commission). Six sénateurs démocrates ont appelé cette dernière dans une lettre à « déterminer si les annonces douanières ont enrichi les proches et les amis de l’administration aux dépens du public américain ». L’autorité américaine de régulation des marchés financiers, dont le président Paul Atkins a été nommé en décembre par Donald Trump, n’est pas contrainte de répondre favorablement à cette demande d’enquête.