"Où est-ce qu’on est?": d’une capacité de 3.780 passagers, le Costa Pacifica fête sa première escale (d'une longue série) à La Seyne

C’est sous la pluie que les premiers croisiéristes ont embarqué à bord du Costa Pacifica, mercredi, au terminal de croisière de La Seyne, corniche Philippe-Giovannini. Le navire, d’une capacité de 3.780 passagers et 1.100 membres d’équipage, fêtait ainsi son premier voyage au départ de la 2e ville du Var et à destination de Valence et Palma de Majorque, avant de mettre le cap sur la Sardaigne, Rome (Civitavecchia) et Savone. "Toulon - La Seyne" figure donc désormais parmi les escales régulières de la compagnie italienne. La Seyne tête de ligne Photos Frank Muller . Un groupe de touristes chinois en escale dans le Var, et un peu désorienté, demande des informations. "Les touristes mélangent Toulon et La Seyne. Du coup on nous demande souvent: “où est-ce qu’on est?" », explique Françoise, hôtesse d’accueil au terminal de croisières. Quelques boutiques de souvenirs plus loin, un navire des Bateliers de la rade les attend pour une visite de la rade. D’autres préfèrent découvrir le parcours de street art du centre-ville de La Seyne, ou prendre un taxi pour Toulon. Depuis hier et jusqu’au 12 octobre, 25 départs hebdomadaires sont prévus, chaque dimanche. Au total, 400.000 visiteurs sont attendus à La Seyne en 2025, dont 250.000 à 300.000 croisiéristes et 80.000 à 100.000 membres d’équipage. Et pour attirer ses clients dans la rade, la compagnie italienne leur propose un service de navettes gratuites depuis la gare de Toulon ou des parkings Mayol à Toulon et Martini à La Seyne. "On a fait une grosse campagne de publicité pour Toulon - La Seyne dans les gares de Paris et Lyon, et aussi auprès des agences de voyages", ajoute Luigi Stefanelli, vice-président des ventes monde chez Costa. La nouvelle "tête de ligne" ne manque pas d’arguments. "Nous proposons des expéditions créées localement autour du street art à La Seyne, ou des visites du centre-ville de Toulon, du marché à l’opéra en passant par la cathédrale", développe Daniel Caprile, responsable des itinéraires Costa. Et aussi des "expéditions" à Bormes ou Bandol. Avec une promesse de retombées économiques pour le territoire. Un passager Costa dépenserait en moyenne une centaine d’euros dans un port d’embarquement, contre trente dans un port de transit. Les commerçants sont appelés à jouer le jeu et à ouvrir le dimanche. "Nous travaillons à faire de La Seyne un lieu attractif et qui garde son authenticité", assure Marie-Claude Argiolas, adjointe à la maire de La Seyne en charge du tourisme. Une alternative à Marseille "Être tête de ligne, ça change tout pour le territoire. Ce sont des passagers qui arrivent la veille de l’embarquement, mangent, dorment et consomment local", avance Magali Turbatte, vice-présidente de l’office de tourisme de la Métropole TPM. Chaque dimanche, 600 passagers doivent embarquer sur le Costa Pacifica. "Toulon - La Seyne devient un port d’embarquement complémentaire à Marseille", explique Céline Richaud, vice-présidente de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) du Var. Costa Croisières maintient ainsi le départ de ses "mastodontes" Toscana et Smeralda dans la cité phocéenne. Une "stratégie de diversification" pour la compagnie battant pavillon italien, qui est d’ailleurs la seule (parmi les 70 escales de navires de croisière attendues cette année) à faire du port de Toulon - La Seyne une tête de ligne jusqu’en 2026. Par le passé, certains navires Costa ont déjà effectué des escales ponctuelles dans la rade de Toulon, mais sans qu’il s’agisse d’un port d’embarquement régulier. Ce choix de s’implanter à La Seyne répond aussi à une demande des passagers. "Cela fait vingt ans que les touristes italiens et espagnols visitent Marseille et maintenant ils attendent quelque chose de nouveau", glisse Daniel Caprile. Le secteur des croisières est en constante évolution ces dernières années. Un tourisme de masse critiqué par ses opposants, mais qui a aussi un impact positif sur l’économie locale. "Ces escales vont créer 750 emplois directs et 1.500 indirects", estime Céline Richaud. Autre chiffre massue: plus de 60% des croisiéristes retournent passer des vacances dans l’une des destinations visitées au cours de leur voyage.