Face aux sénateurs centristes qui, soutenus par le gouvernement, veulent flexibiliser le travail du 1er mai, la gauche réplique par un non catégorique. POLITIQUE - Le 1er mai, une date pas tout à fait comme les autres. Historiquement fériée et chômée, cette journée de lutte pour les droits des travailleuses et des travailleurs fait l’objet de débats depuis plusieurs années. Le dépôt récent d’une proposition de loi au Sénat montre à quel point la droite en a fait son cheval de bataille. L’idée, défendue par les centristes Annick Billon et Hervé Marseille, est de permettre à plusieurs professionnels d’ouvrir leur commerce le 1er mai en autorisant leurs employés à venir travailler. Si pour l’instant, seuls les boulangers et les fleuristes sont mentionnés dans le texte, la liste pourrait s’allonger à l’avenir et voir entrer de nouveaux types de magasins (bricolage, épicerie, ameublement, loisirs...). Faire du 1er mai un dimanche comme en autre ? La gauche y est vivement opposée. « C’est une conquête du mouvement ouvrier », fait valoir le député Picardie debout François Ruffin, qui s’inscrit dans les pas des luttes menées à la fin du XIXe siècle pour la mise en place de la journée de 8 heures. « Il faut qu’il y ait des rites et des rythmes dans la société. Aujourd’hui on casse les moments collectifs, les respirations, les repos. Le 1er mai fait évidemment de ces rites », explique le député-reporter ex-LFI sur BFMTV. Les promoteurs de la flexibilité du 1er mai rappellent que cela se ferait sur la base du volontariat, et que les salariés volontaires seraient payés double. « Le dimanche aussi, on nous a dit que le travail se ferait sur la base du volontariat. C’est fini dans les grandes surfaces, maintenant c’est d’emblée dans les contrats. On nous a dit que ça serait payé double. Aujourd’hui on en est loin : c’est +20 %, +10 %, parfois rien du tout en plus selon les secteurs », poursuit François Ruffin. Le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard se montre lui aussi vigoureusement opposé à une généralisation du travail le 1er mai. « C’est un jour férié et chômé, rappelle-t-il. Petit à petit, on fait en sorte qu’un jour férié ne le soit plus. En plus celui-là est particulier puisque c’est la journée internationale des droits des travailleuses et des travailleurs. Plutôt que de travailler, j’appelle les Français à manifester ». Soutenus par le gouvernement, les sénateurs entendent donc réformer le Code du Travail. Ce qui met en colère Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT. Le 1er mai « a été acquis dans le sang et dans les larmes des ouvriers », a-t-elle rappelé le 27 avril sur LCI. Ajoutant : « Pas question d’ouvrir le 1er mai. Il y a 364 autres jours pour cela. C’est une conquête sociale et nous sommes là pour la préserver ». La CGT, Solidaires et FSU appellent à de nombreuses manifestations partout en France ce jour-là, dans un contexte de hausse du chômage (+8,7 % au premier trimestre 2025) et de multiplication des plans de licenciement. À voir également sur Le HuffPost : La lecture de ce contenu est susceptible d’entraîner un dépôt de cookies de la part de l’opérateur tiers qui l’héberge. Compte-tenu des choix que vous avez exprimés en matière de dépôt de cookies, nous avons bloqué l’affichage de ce contenu. Si vous souhaitez y accéder, vous devez accepter la catégorie de cookies “Contenus tiers” en cliquant sur le bouton ci-dessous. plus : Inscrivez-vous aux newsletters du