(Québec) Dans une sortie étonnante, le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon critique la stratégie du Bloc québécois qui a perdu des plumes lundi soir. Le chef péquiste reproche à Yves-François Blanchet d’avoir mis en veilleuse l’indépendance et d’avoir présenté Mark Carney comme un « collaborateur » avec qui il est prêt à travailler. Lundi soir, le Bloc québécois a perdu 10 sièges. Le Parti libéral du Canada a réalisé des gains au Québec qui ont contribué à ce qu’il obtienne un quatrième mandat, minoritaire. « Ce n’était pas le résultat souhaité », a réagi Paul St-Pierre Plamondon, disant s’attendre à la « continuité des politiques de Justin Trudeau » qui sont « préjudiciables aux intérêts du Québec ». « On se prépare à ce qui, je pense, va être un gouvernement assez hostile et/ou indifférent aux intérêts du Québec », a-t-il ajouté. Paul St-Pierre Plamondon a expliqué sa relative discrétion durant la campagne fédérale par le fait qu’il n’appuyait pas la stratégie d’Yves-François Blanchet. La stratégie adoptée par le Bloc qui valide Mark Carney comme collaborateur, comme quelqu’un qui s’apprête à collaborer avec le Québec, fixait des limites à ce que le Parti québécois pouvait faire dans les circonstances, parce que ce n’est pas ça qu’on pense. Le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon Il faisait entre autres allusion à une entrevue accordée par M. Blanchet à La Presse. « Si le Bloc commence la campagne en disant “on suspend l’indépendance pour un an” et ensuite on valide Mark Carney d’une certaine manière, en disant “on a hâte de collaborer avec lui, j’ai obtenu son cellulaire”, etc. […], ça limite le degré d’intervention qu’on peut faire dans le but de ne pas nuire à la campagne du Bloc, qui fait ses propres choix et qui, dans la mesure où les choix ne correspondent pas à ce qu’on a dit et à ce qu’on pense au Parti québécois, ne permettent pas d’avoir les deux partis côte à côte. » S’il s’était présenté aux côtés d’Yves-François Blanchet, des contradictions seraient apparues entre leurs positions, selon lui. « On ne peut pas se parjurer sur ce qu’on pense. […] On ne voulait pas être une distraction dans la campagne. On est allé le plus loin qu’on pouvait pour sensibiliser la population que Mark Carney risque à risque fortement de ne pas collaborer avec le Québec. » Paul St-Plamondon dit avoir convenu d’une rencontre avec Yves-François Blanchet « où on va tenter de s’arrimer pour la suite des choses ». Il « espère que le Bloc revienne un peu plus à ses racines indépendantistes ». Les relations étaient déjà difficiles entre Paul St-Pierre Plamondon et Yves-François Blanchet. Le chef péquiste a déjà déclaré qu’il a des « enjeux d’arrimage » avec le leader bloquiste. C’était au moment où M. Blanchet lui a ravi le candidat Alexis Deschênes, qui s’est finalement fait élire lundi soir.