Une inversion inédite des courbes est à l’œuvre dans les sondages, à quelques heures des débats entre les candidats aux législatives canadiennes. INTERNATIONAL - Un renversement de tendance. Au Canada, le climat délétère instauré par Donald Trump et ses menaces d’annexion depuis son retour au pouvoir s’est incontestablement invité dans la campagne des élections législatives qui auront lieu le 28 avril prochain. Alors que les principaux candidats débattent ce mercredi 16 avril à Montréal pour un premier débat en français – suivi d’un second jeudi en anglais – force est de constater que le retour du président américain a complètement renversé les intentions de vote des Canadiens. Longtemps archi-favori pour prendre la tête du pays, le populiste Pierre Poilievre est en chute libre dans les sondages. Crédité de près de 45 % d’intentions de vote au moment de l’investiture de Trump en janvier dernier, selon l’agrégateur de la chaîne publique CBC, ce conservateur aux méthodes et obsessions très proches de celles du président américain est aujourd’hui à 38 % dans les sondages. En face, on observe un retour spectaculaire du Parti libéral du Canada (PLC). Comme le souligne la journaliste française Rachel Garrat-Valcarcel sur X, la formation de Justin Trudeau profite d’un phénomène de « “ralliement autour du drapeau” en temps de crise ». Depuis le retour de Donald Trump et ses nombreuses attaques visant le Canada, les intentions de votes en faveur des libéraux ont plus que doublé, passant de 20 % en janvier à 44 % cette semaine. La lecture de ce contenu est susceptible d’entraîner un dépôt de cookies de la part de l’opérateur tiers qui l’héberge. Compte-tenu des choix que vous avez exprimés en matière de dépôt de cookies, nous avons bloqué l’affichage de ce contenu. Si vous souhaitez y accéder, vous devez accepter la catégorie de cookies “Contenus tiers” en cliquant sur le bouton ci-dessous. L’investiture de Donald Trump ne semble toutefois pas être la seule explication à cette remontada du Parti libéral, qui a coïncidé avec la démission de Justin Trudeau, le 6 janvier dernier, après deux dernières années difficiles. Malmené dans les sondages, le Parti libéral a bénéficié de l’arrivée de Mark Carney à la tête du pays, bien plus à droite que Justin Trudeau. « À tel point que pour certains, sur le fond, on ne voit plus la différence avec le Parti conservateur », note Rachel Garrat-Valcarel. Selon elle, la figure rassurante de Mark Carney a ainsi permis « de faire revenir des libéraux plus conservateurs », plus enclins ces dernières années à confier leur vote au PCC, le Parti conservateur du Canada. Autre conséquence : la dégringolade des intentions de vote du Nouveau Parti démocratique (NPD), une formation progressiste à gauche sur l’échiquier politique. Comme le montre la courbe orange, ses intentions de vote ont été « siphonnées » par Mark Carney face à la crainte d’une victoire des conservateurs, couplée aux conséquences du retour de Donald Trump. Autrefois crédité de 20 % des intentions de vote, le NPD atteint péniblement les 8 % aujourd’hui. Comme le souligne la journaliste Rachel Garrat-Valcarcel, les élections peuvent se résumer à une question posée aux Canadiens : « Qui voulez-vous pour gérer Trump ? » Jusqu’au retour de Trump, l’enjeu reposait davantage sur une volonté de changement dans l’électorat incarnée par le populiste Pierre Poilievre, propulsé à la tête des conservateurs après avoir surfé sur le mouvement du « convoi de la liberté », et sur les thèmes de l’immigration et de la sécurité. Désormais, c’est Mark Carney qui répond le mieux aux attentes du moment. À quelques heures du premier débat, l’agrégateur de CBC estimait que le parti de Mark Carney pouvait espérer quelque 200 sièges, décrochant ainsi une majorité absolue. Les Libéraux pourraient ainsi réaliser un bien meilleur score qu’en 2021, où ils étaient certes sortis gagnants, mais avec douze sièges manquants pour obtenir la majorité. À voir également sur Le HuffPost : La lecture de ce contenu est susceptible d’entraîner un dépôt de cookies de la part de l’opérateur tiers qui l’héberge. Compte-tenu des choix que vous avez exprimés en matière de dépôt de cookies, nous avons bloqué l’affichage de ce contenu. Si vous souhaitez y accéder, vous devez accepter la catégorie de cookies “Contenus tiers” en cliquant sur le bouton ci-dessous. plus : Inscrivez-vous aux newsletters du HuffPost et recevez par email les infos les plus importantes et une sélection de nos meilleurs articles En vous inscrivant à ce service, vous acceptez que votre adresse mail soit utilisée par le Huffington Post, responsable de traitement, pour la gestion de votre inscription à la newsletter. Conformément à la loi du 06/01/1978 modifiée et au Règlement européen n°2016/679/UE du 27/04/2016, vous bénéficiez d’un droit d’accès, de modification, de portabilité, de suppression et d’opposition au traitement des informations vous concernant, que vous pouvez exercer auprès de dpo@groupelemonde.fr. Pour toute information complémentaire ou réclamation: CNIL