Claude Lévêque, plasticien accusé de viols sur mineurs : que cette affaire agisse comme un détonateur

L’homme et l’artiste. Dans le cas de Claude Lévêque, la distinction est presque impossible. Comme le montre l’enquête menée par Libération, le plasticien a tout entremêlé. Toute sa vie et son œuvre sont organisées pour favoriser son emprise et se garantir un vivier de victimes. Cette mécanique implacable vaut à Claude Lévêque, qui a reconnu une partie des faits mais conteste avoir entretenu des relations avec des mineurs de moins de 15 ans, d’être mis en examen depuis 2023, l’enquête judiciaire étant toujours en cours. Les enfants, tous des garçons, ont entre 8 et 14 ans lors des premières agressions sexuelles. Les faits relatés s’étendent sur quatre décennies, de 1979 à 2009 : une suite ininterrompue de violences, au vu et au su de tout un milieu artistique. Souvent présentées comme ses assistants, les victimes l’accompagnent partout, cosignent parfois ses œuvres. Laurent, David (1), Armand, Léo, Jean-Paul (1), Mathias… Ces deux dernières années, Libération a pu recueillir la parole de six hommes, aujourd’hui âgés de 35 à 60 ans. Certains évoquent des faits qui ne seraient pas prescrits. Beaucoup témoignent pour la première fois à visage découvert, afin d’avertir, espérant que des familles puissent protéger leurs enfants d’autres prédateurs.