Test du Poco F7 Ultra : la définition du flagship killer

Alors que le prix des smartphones s’envolent aisément au-delà des 1000 euros, il reste quelques marques qui souhaitent proposer des technologies de pointe à un prix accessible. C’est ce que promet Xiaomi avec ses nouveaux Poco F7, dont le F7 Ultra, notre sujet du jour. Lancé à partir de 753 euros, le Poco F7 Ultra possède une fiche technique qui présente sur le papier tous les avantages que l’on peut retrouver sur les smartphones les plus réputés, et même parfois mieux. Même processeur que le Galaxy S25, écran 120 Hz pour la fluidité, chargeur 120 W ultra rapide, appareil photo de 50 Mégapixels… rien ne semble manquer à l’appel. Pour proposer de telles caractéristiques à un prix aussi contenu, Xiaomi a forcément dû faire des compromis, mais lesquels ? C’est ce que nous avons essayé de déterminer lors de notre test ! Prix et disponibilité du Poco F7 Ultra Le Poco F7 Ultra est disponible en deux déclinaisons : avec 12 Go de RAM et 256 Go de stockage pour 753 euros, ou bien avec 16 Go de RAM et 512 Go de stockage pour 803 euros. Pour ce qui est des coloris, nous avons le choix entre jaune et noir. Précisons que le lancement s’accompagne d’une offre spéciale réduisant le prix du téléphone de 53,10 euros en plus d’ajouter un cadeau au choix : une Redmi Watch 5 Lite ou des Redmi Buds 6. Ce qu’on a aimé du Poco F7 Ultra Sa puissance au top L’ADN de la marque-fille de Xiaomi a toujours été de miser sur les performances et de proposer une puce de qualité à un prix abordable. En toute logique (si on peut dire que les gammes de Xiaomi aient toujours une logique), un modèle portant le suffixe « Ultra » ne pouvait pas échapper à cette règle. C’est donc le Snapdragon 8 Elite qui propulse le Poco F7 Ultra, couplé à 16 Go de RAM LPDDR5X et 512 Go de stockage UFS 4.1 en ce qui concerne notre modèle de test. Au moment de la rédaction de ces lignes, il s’agit du SoC le plus puissant disponible sur un smartphone Android et on le retrouve notamment sur les Galaxy S25 (avec une fréquence légèrement accrue), le Xiaomi 15 Ultra, le OnePlus 13 ou encore l’Asus ROG Phone 9, un smartphone taillé pour le gaming mobile. Autant dire qu’il promet d’envoyer du lourd et je peux vous confirmer que ce ne sont pas des promesses de Gascon. Niveau benchmarks, le Poco F7 Ultra se positionne donc sans surprise dans la même fourchette que les smartphones précités. Autant dire qu’il n’a aucun mal à faire tourner les jeux les plus gourmands, même en poussant les paramètres graphiques au maximum. Le GPU Adreno 830 de Qualcomm s’accompagne par ailleurs d’un processeur « VisionBoost D7 » visant à améliorer l’image de plusieurs manières : fréquence d’image accrue, netteté des images ou mdr HDR par exemple. Cela permet de jouer à certains jeux comme Genshin Impact en qualité maximale à 120 FPS sans discerner le moindre hoquet. La stabilité est vraiment impressionnante. Bien que le caloduc servant à diffuser la chaleur du SoC ne soit pas particulièrement impressionnant par sa taille (5400 mm² alors que d’autres smartphones montent autour de 10 000 mm²), force est de constater qu’il tient correctement son rôle. La température de la puce comme celle dégagée par l’appareil restent contenues, notamment au dos. Sur les longues sessions de jeu, on sent les tranches tiédir, mais pas plus. Si vous n’êtes pas trop porté sur le jeu, mais plus sur la productivité, pas de problème non plus. Que ce soit sur des applications de retouche photo ou votre plus beau montage vidéo sur CapCut, le CPU est au niveau pour réduire au maximum vos temps d’attente ! Son design soigné Côté design, le Poco F7 Ultra arrive à apporter une touche d’originalité sur un marché habituellement très conformiste, sans pour autant casser les codes. Si on retrouve la forme typique de 2025 (rectangle noir aux coins arrondis et aux tranches plates) et les matériaux (du verre à l’avant et à l’arrière et un cadre en aluminium), ce qui change est son revêtement arrière. S’inspirant des trois premiers Pixel, il arbore une livrée bi-ton. La partie basse (sur trois quarts de la surface) est mate et le haut brillant, mettant en valeur son module photo circulaire aux faux airs de Sharingan, l’œil copieur du clan Uchiwa (et si vous ne voyez pas de quoi je parle, il est temps de lire ou regarder Naruto). Ce bloc optique dépasse malheureusement d’environ 5 mm et se trouve décalé sur le côté gauche, créant un léger déséquilibre et une instabilité lorsque le téléphone est posé à plat sur un bureau. Un défaut mineur au quotidien qui ne devrait pas déranger grand monde. Tout cela reste néanmoins une affaire de goût très subjective et il faut bien avouer que la partie technique est maîtrisée. L’ergonomie est bonne, les surfaces parfaitement oléophobes pour éviter les traces de doigts, les boutons tous accessibles et surtout la durabilité a été travaillée alors que ce point est souvent le parent pauvre de cette gamme tarifaire. Vous voyez où je veux en venir : la certification IP68 est bien au rendez-vous, garantissant une résistance à la poussière et à l’immersion jusqu’à 2,5 mètres pendant 30 minutes (au-delà du standard donc). Sa robustesse n’est pas oubliée non plus. L’écran est protégé par un revêtement POCO Shield Glass dont les caractéristiques précises ne sont pas connues, mais que la marque affirme être « 20 fois supérieur » à la résistance du F7 Pro (équipé d’un Gorilla Glass 7i promettant de survivre à une chute de 1 mètre sur un sol en asphalte). Son bel écran Un design soigné n’est généralement que l’écrin du véritable joyau : l’écran. Ici, nous sommes en présence d’une dalle Amoled de 3200 x 1400 pixels (réglé en Full HD par défaut) avec un taux de rafraichissement de 120 Hz. Certes, certains smartphones gaming poussent le luxe jusqu’à 144 ou 165 Hz, mais même si l’on ne crache pas dessus, il faut avouer que la différence de ressenti est assez minime pour ne pas le reprocher à ce téléphone. On pourrait aussi trouver à redire sur son rafraichissement limité à deux valeurs seulement (60 et 120 Hz) plutôt que de proposer une adaptabilité plus grande, pour éviter les déchirements en jeu et assurer une consommation moins élevée, mais cela touche en définitive davantage à l’autonomie qu’à la qualité d’écran. L’affichage est pour sa part vraiment très bon, et c’est là le plus important. Cette dalle Oled est de bonne facture avec une finesse superbe, un excellent contraste, une bonne vivacité des couleurs et une très bonne luminosité. Sur ce point, Xiaomi avance jusqu’à 3200 nits en HDR et 1800 en SDR. Seul hic : en 2025 ces chiffres ne peuvent plus vraiment être comparées entre elles, ces valeurs n’étant atteintes que dans des cas bien précis différents pour chaque constructeur (luminosité automatique activée, batterie au-dessus de 40 à 60 %, luminosité ambiante élevée, température de la batterie en dessous d’un certain seuil, etc.). Je vais donc me concentrer sur le ressenti et rester bref : la luminosité est excellente, avec une large plage et une adaptabilité rapide pour répondre parfaitement en environnement sombre comme en pleine lumière. Durant mes 10 jours de test, il m’est arrivé une seule fois de trouver la luminosité automatique un peu faible, en intérieur avec des sources de lumière variées (deux écrans d’ordinateur et une fenêtre). On lui laisse le bénéfice du doute, puisqu’il n’a montré aucun raté par la suite en plein soleil. La recharge ultra rapide et son autonomie Fait exceptionnel en 2025 : Xiaomi a pensé à livrer le bloc de charge avec son téléphone ! Et pas n’importe lequel qui plus est, un chargeur 120 W qui fait le plein d’électrons à vitesse grand V. En conservant le mode de charge standard configuré par défaut, le Poco F7 Ultra nécessite un peu moins de 45 minutes pour une charge complète et passe de 0 à 50 % en 20 minutes à peine. Et si vous êtes vraiment pressé, il est possible dans les paramètres d’opter pour « le maximum de vitesse » (au détriment de la durée de vie de votre batterie) et ainsi recharger entièrement le téléphone en un peu moins de 40 minutes. Une différence trop peu intéressante pour s’y risquer si vous voulez mon avis. Si vous êtes du genre à supprimer les câbles de votre vie, sachez que le Poco F7 Ultra est aussi compatible avec la recharge sans fil à 50 W. Ne disposant pas d’un socle adapté, nous ne l’avons toutefois pas testée. Pourtant, on ne peut pas dire que sa batterie manque de capacité avec ses 5300 mAh. Sans être époustouflante, l’autonomie ne devrait pas être un problème au quotidien, avec dans les huit heures d’utilisation (écran allumé donc) sur une charge. Ce qu’on aime moins avec le Poco F7 Ultra La partie logicielle encore à la peine HyperOS 2.0, l’interface logicielle de Xiaomi, souffle encore le chaud et le froid. Fluide au quotidien, pleine de fonctionnalités aussi pratiques qu’esthétiques, elle se perd toujours dans les mêmes errements, à savoir la multiplication des couches, rendant le tout brouillon. Le plus énervant est encore et toujours la quantité astronomique d’applications pré-installées sur le téléphone. Si sur cette gamme on évite les jeux bas de gamme ou certaines applications installées sur des appareils moins chers (coucou le Poco X7 Pro), comptez une bonne grosse douzaine d’applications indésirables à désinstaller. Un peu moins si vous utilisez Amazon, Facebook, LinkedIn, Spotify, Booking, Netflix ou AliExpress. Et ne vous fiez pas à ce look très proche d’iOS, il s’agit bien d’Android 15 sous ce launcher. Xiaomi lui promet quatre ans de mises à jour majeures et six de sécurité. C’est tout juste correct en 2025 alors que la tendance se situe plutôt entre cinq et sept versions d’Android. L’absence d’eSIM On le sait, Xiaomi n’intègre pas d’eSIM sur ses smartphones POCO et bon nombre d’entre vous n’y verra là aucun problème tant les cartes SIM physiques sont encore bien installées chez nos opérateurs. Pourtant, l’eSIM possède de nombreux atouts. Arrivée en 2019 en France, la SIM virtuelle permet de changer d’opérateur à la volée, ce qui s’avère très pratique pour les personnes voyageant beaucoup. De plus, si vous aviez déjà sauté le pas sur votre dernier téléphone, il vous faudra réclamer une SIM physique à votre opérateur, ce qui est généralement facturé 5 ou 10 euros. Personne n’aime les frais supplémentaires. Des photos en demi-teinte Au-dessus de 700 euros, on peut être en droit de réclamer une qualité photo à la hauteur. Si elle reste convenable, cette configuration à trois capteurs arrière conserve encore une grande marge de progression. Voici sa configuration : un module principal de 50 Mpx (1/1,55”), stabilisation optique (OIS) et ouverture f/1.6 un téléobjectif (équivalent 60 mm) de 50 Mpx avec OIS et ouverture f/2.0 un ultra grand-angle de 32 Mpx avec un champ de vision de 120° et une ouverture f/2.2 une caméra frontale de 32 Mpx. Avec une telle configuration, le Poco F7 Ultra propose une polyvalence correcte allant d’une équivalence 15 mm (ultra grand-angle x0,6) à 120 mm (zoom x5 hybride), avec une bonne cohérence entre les différentes configurations. Aucune de ces focales ne se démarque particulièrement, que ce soit en bien ou en mal, avec des clichés assez réussis pour être postés sur Instagram. Si l’on regarde un peu plus en détail les clichés, on remarque cependant quelques défauts récurrents, à commencer par la plage dynamique un peu trop portée sur le haut du spectre, avec un déficit dans les ombres. Pour reformuler plus simplement, pour sauver les zones claires, le téléphone a tendance à sous-exposer les zones sombres, créant ainsi un contraste très (trop) prononcé, notamment dans des conditions de faible luminosité. Un défaut particulièrement marqué sur les selfies, durcissant les traits du visage à cause des ombres, et sur le mode portrait, qui a en outre tendance à afficher une importante dérive colorimétrique. Autre remarque : la mise au point est parfois décevante. Pas toujours, mais j’avoue que j’aurais apprécié plus de netteté sur cette adorable truffe : On note aussi que l’ultra grand-angle peine à convaincre de nuit, mais c’est là un reproche que l’on peut faire à presque tous les smartphones, même dans cette gamme tarifaire et au-delà. En dehors de ces quelques écueils, le rendu du grand-angle et du téléobjectif est bon, de jour comme de nuit, ce qui est fortement appréciable. Notre avis sur le Poco F7 Ultra Avec sa gamme Poco, Xiaomi tente de proposer des caractéristiques premium sur des appareils à prix contenu. Avec son tarif de 750 euros, le Poco F7 Ultra n’est pas sans rappeler ce que proposait OnePlus à une époque et qu’on appelait alors « flagship killer ». S’il fait quelques concessions sur la photo (mais pas trop non plus), le Poco F7 Ultra avance des arguments redoutables pour le commun des mortels, à commencer par ses excellentes performantes et sa charge ultra rapide. Deux points encore assez rares sur ce segment de prix. Qui plus est, les compromis ne sont pas rédhibitoires et on conserve un bon niveau de finitions. Avec un support logiciel un poil plus long et une interface moins encombrée, ce serait sans aucun doute un incontournable absolu. À défaut, il reste un incroyable rapport qualité-prix qui vous en donne pour votre argent. 📍 Pour ne manquer aucune actualité de Presse-citron, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.