Epargne : Plombé par la baisse de son taux, le Livret A boudé en mars
Le Livret A traverse un début d’année morose, plombé par la baisse de son taux de rémunération. En mars, la collecte nette n’a atteint que 400 millions d’euros, un niveau historiquement bas, inédit depuis neuf ans, selon les données publiées mercredi par la Caisse des dépôts (CDC). A titre de comparaison, le Livret de développement durable et solidaire (LDDS), pourtant moins rémunérateur et plafonné à un niveau inférieur, a enregistré une collecte nette supérieure de 610 millions d’euros. L’ensemble des deux produits d’épargne réglementée n’a ainsi attiré que 1,02 milliard d’euros le mois dernier, soit le plus faible niveau observé depuis mars 2016. Le trimestre confirme cette tendance, avec une collecte cumulée de 3,53 milliards d’euros contre 9,08 milliards à la même période en 2024, soit un plongeon de près de 60 %. Un taux de seulement 2,4 % En cause : la baisse du taux du Livret A, passé de 3 % à 2,4 % depuis le 1er février. Cette décision annoncée mi-janvier impacte aussi le LDDS, dont la rémunération est calquée sur le même calcul. Les épargnants se tournent désormais vers des alternatives plus attractives comme les fonds euros de l’assurance vie, qui conservent l’avantage d’un capital garanti. « Une nouvelle diminution du taux du Livret A, autour de 1,7 %, est probable le 1er août prochain », alerte Philippe Crevel, président du Cercle de l’épargne. Il pointe du doigt le recul simultané de l’inflation et du taux interbancaire, les deux piliers du mode de calcul du Livret A, influencés par la politique monétaire de la Banque centrale européenne. Un nouveau produit pour les moins de 21 ans Malgré cette collecte atone, les encours des Livrets A et LDDS atteignent des sommets : 444,2 milliards d’euros pour le premier et 162,4 milliards pour le second, soit un total record de 606,6 milliards d’euros au 31 mars. Le Livret d’épargne populaire (LEP), réservé aux ménages modestes, n’échappe pas à la tendance avec une collecte nette limitée à 140 millions d’euros en mars, pour un encours global de 82,8 milliards. Face à cette désaffection croissante, le groupe BPCE (Banques Populaires, Caisses d’Epargne) fait le pari de la jeunesse et de la transition verte en lançant ce mois-ci le Plan d’épargne avenir climat (Peac). Ce nouveau produit, inédit en France, vise à orienter l’épargne des moins de 21 ans vers des projets liés à la transition écologique.