Toute personne ayant visité Londres ou Broadway sait qu’il n’y a qu’une règle : tout, vraiment tout, peut être adapté sur scène. Clueless, Saw, Mean Girls, Hercule version Disney… si ça existe à l’écran, ça peut brûler les planches. Il suffit de demander à notre rédactrice qui est allée voir l’année dernière Stranger Things – The First Shadow, une pièce qui sert de préquel à la série Netflix, dont les idées viennent des créateurs eux-mêmes. Un résultat qui avait enchanté le public en restant fidèle au show d’origine, pyrotechnique en prime, tout en ajoutant une vraie plus-value à l’histoire telle que le spectateur la connaît. Et si on vous parle de cela, c’est parce qu’en attendant de replonger dans l’aventure d’Eleven et les copains, dont le retour est prévu pour cette année sur la plate-forme de streaming après un temps d’attente incroyablement long, Netflix a un petit bonbon bonus pour nous. À l’occasion de l’arrivée de Stranger Things – The First Shadow à Broadway, le service SVoD nous plonge dans les coulisses de la pièce. Une bonne manière de se mettre en condition avant la saison 5, ou de se rappeler de bons souvenirs pour qui aurait traversé La Manche durant toutes ces semaines où la pièce a fait salle comble. Est-ce que ça vaut vraiment le coup d’y jeter un œil ? Oui, et laissez-nous vous dire pourquoi, foi de personne n’ayant pas vu le spectacle susnommé. 1 – Stranger Things, de l’écran à la scène Sans voir l’ensemble du résultat final, on est rapidement captivés par ces images d’un Démogorgon sur scène et sur les personnages que nous connaissons si bien, reprendre vie à travers des phases de casting puis face au public. La présence des frères Duffer dès le lancement du projet est un avantage indéniable pour qu’on visualise le respect du matériel de base. On sent que ce n’est pas un spectacle ordinaire et que l’importance de satisfaire les fans de Stranger Things est au premier plan des objectifs de chacun, de la productrice aux metteurs en scène en passant par la scénariste ou l’équipe technique. Plus qu’un documentaire sur les coulisses d’une pièce, on est face à une belle lettre d’amour à ce qui fait le succès de la série Netflix. Toute l’écriture et la mise en scène sont accès sur le besoin de fidélité à l’esprit Stranger Things en immergeant le public dans une expérience digne du show. De la création des effets spéciaux aux scènes de jump scare intégrées dans le script, il est parfois difficile de savoir si on regarde les coulisses de First Shadow ou un making-of sur Stranger Things. 2 – un documentaire à suspense Adapter Stranger Things sur les planches, ça n’a rien d’une sinécure et on peut même dire que l’idée de base paraît presque impossible. The First Shadow : les coulisses de la pièce est avant tout l’histoire d’un défi herculéen. Qu’on soit passionné ou non de théâtre, on ne peut qu’être captivé par le nombre de difficultés rencontrées par les équipes et les solutions trouvées. La narration du documentaire est assez bien faite pour qu’on se sente impliqué dans l’histoire, naviguant aux rythmes de leurs réussites et de leurs échecs (ces fichues araignées !). Le documentaire décortique la naissance d’une pièce de théâtre, du passage à l’atelier, ce lieu où les idées naissent du chaos, aux multiples avant-premières pour corriger les détails (plus ou moins gros) avant ouverture officielle. On va de surprise en désillusion, avec des scénarios réécrits 25, 30 fois, parfois de la veille pour la représentation du lendemain, ou des pépins techniques qui frappent à la dernière minute. Jusqu’au bout, il y a ce petit goût de « ça ne marchera jamais, c’est impossible ». D’autant que ce qui fonctionne une fois, doit être reproduit plusieurs fois par semaines pendant des mois. Comme lorsque la vingtième avant-première se déroule sans accroc, mais que la vingt-et-unième manque d’être annulée. Et puis ce foutu premier acte trop long et ce second acte trop lent… 3 – Kate Trefry et ses bonbons Pour s’assurer de la fidélité entre la pièce et la série, Kate Trefry, scénariste historique de Stranger Things, est celle qui se voit confier l’écriture de The First Shadow. Et comme on vous le disait juste au-dessus, elle a eu beaucoup, beaucoup de travail jusqu’à la dernière minute, et même encore après. De quoi provoquer notre sympathie et notre envie de compter tous les bonbons qu’elle avale. Plus sérieusement, la passion qui anime toute l’équipe est également l’une des bonnes raisons de se laisser tenter par les 90 minutes de Stranger Things – The First Shadow : les coulisses de la pièce. Même dans la galère, tout le monde s’implique et la passion des jeunes acteurs (et la pression) est évidente. On doit l’avouer, lorsque les acteurs de la série viennent à l’avant-première pour saluer la version rajeunie de leurs personnages, cela fait un petit quelque chose. Finalement, on se sent un peu comme devant un épisode de Stranger Things avec un attachement à l’intrigue et aux protagonistes. Un épisode bonus avant la saison 5, pourquoi se priver ?