Quand j’étais jeune, j’ai eu la chance d’avoir une Game Boy originale et au fil des années, j’avais accumulé pas mal de jeux. Malheureusement un jour, un membre malfaisant de ma famille a quasiment tout volé pour les revendre à je ne sais qui, mais j’ai quand même réussi à sauver ma GB d’origine et surtout Tetris qui est, encore aujourd’hui, mon jeu préféré. Je n’y joue pas souvent, mais je sais que si un jour elle tombe en panne, grâce à ce projet, je pourrais la réparer sans souci et même avoir de nouvelles fonctionnalités super cools. D’ailleurs qui n’a jamais rêvé de pimper sa bonne vieille Game Boy tout en conservant son look d’origine indémodable ? Le hack dont je veux vous parler aujourd’hui concerne un module d’affichage amélioré pour la Game Boy classique, conçu par un maker nommé Tobi. Ce qui rend son projet particulièrement intéressant, c’est qu’il utilise des composants modernes tout en restant accessible pour les bidouilleurs comme nous qui n’ont pas forcément un labo d’électronique professionnel à disposition. La première chose que j’ai apprise à travers ce projet, c’est la différence fondamentale entre les composants “through-hole” (ceux avec les pattes qui traversent la carte) et les composants SMD (Surface-Mount Device). Si vous avez déjà assemblé un kit électronique basique, vous connaissez probablement les premiers : faciles à manipuler, mais aussi encombrants qu’un PC gamer dans un studio parisien. Les composants SMD, eux, sont ces minuscules puces qui ressemblent à des grains de riz et qui font pleurer même les plus patients d’entre nous. Sauf que… eh bien, c’est l’avenir. Tous les appareils modernes les utilisent car ils permettent de créer des circuits bien plus compacts et performants. Le problème, c’est qu’ils ont longtemps été considérés comme inaccessibles aux amateurs. C’est là que le projet de Tobi devient vraiment intéressant. Pour upgrader sa Game Boy avec un nouveau module d’affichage basé sur un microprocesseur RP2350B, il utilise des composants SMD mais avec des outils étonnamment abordables : 1. Une plaque chauffante USB pour le reflow de soudure. C’est basiquement une petite plaque qui chauffe progressivement pour faire fondre la soudure uniformément. Rien à voir avec les stations professionnelles à 500 balles. 2. Un Pinecil comme fer à souder. Si vous ne connaissez pas, c’est un fer à souder open-source super abordable (environ 30€) mais qui offre des performances dignes de modèles bien plus chers. 3. Beaucoup (vraiment beaucoup) de flux de soudure. Le flux, c’est le meilleur ami du soudeur SMD. Il améliore la fluidité de la soudure et permet de corriger facilement les erreurs. Le processus de soudure SMD avec ces outils est bizarrement plutôt accessible quand on comprend les bases. Voici grosso modo comment ça fonctionne : - On commence par appliquer de la pâte à souder sur les pads du PCB (ou on les pré-étame avec un fer). - On place délicatement les composants avec une pince à épiler (des mains stables et une bonne loupe vous aideront bien). - On chauffe progressivement la plaque jusqu’à ce que la soudure fonde et que les composants s’alignent magiquement en place (c’est presque mystique de voir ça la première fois). - On inspecte le résultat et on corrige les éventuels ponts de soudure avec le fer et du flux supplémentaire. - On nettoie le tout et on prie les dieux de l’électronique. Ce qui m’a vraiment impressionné dans ce projet, c’est le choix du microprocesseur RP2350B. Contrairement à beaucoup de mods Game Boy qui utilisent des FPGA (des puces programmables super flexibles mais complexes), le RP2350B offre un bon équilibre entre simplicité et puissance. Le FPGA vous permet de recréer exactement le hardware d’origine, mais avec une courbe d’apprentissage digne d’un doctorat en électronique. Le RP2350B, lui, fait le job avec une programmation plus accessible ce qui conviendra mieux aux noobs éternels que nous sommes. L’autre aspect fascinant du projet, c’est comment il permet d’ajouter des fonctionnalités modernes tout en conservant l’esthétique d’origine de la console. Ainsi contrairement à ces mods qui transforment votre Game Boy en une horreur clignotante, celui-ci reste fidèle au design Nintendo tout en améliorant l’expérience de jeu. Pour ceux qui seraient tentés de se lancer dans l’aventure, voici quelques conseils tirés du projet : - Ne lésinez pas sur le flux de soudure. Vraiment. C’est votre meilleur allié. - La température idéale pour le reflow des composants SMD standards est généralement autour de 235-245°C. Allez-y progressivement. - Une loupe ou, mieux encore, un microscope USB bon marché peut transformer l’expérience de soudure SMD de “cauchemar des enfers” à “challenge agréable”. - Commencez par des projets simples avant de vous attaquer à une modification complète de Game Boy. Rome ne s’est pas construite en un jour, et votre première soudure SMD parfaite non plus. Si vous êtes curieux de voir le RP2350B en action, sachez qu’il s’agit d’un microcontrôleur basé sur l’architecture ARM Cortex-M0+ qui offre un excellent rapport performance/consommation d’énergie. Cette vidéo YouTube nécessite des cookies pour fonctionner. Cliquez ici pour gérer vos préférences de cookies Voilà, l’époque change, avec un peu de matériel pas cher, on peut faire de grandes choses, et ça je trouve que c’est vraiment très cool. Donc voilà, si vous avez une Gameboy en panne ou si vous en récupérez une complètement HS, il y a peut-être moyen de la réparer, voire de l’augmenter en suivant ce projet de très près. Amusez-vous bien ret si vous vous lancez dans l’aventure, n’hésitez pas à me partager vos créations ! Source